Dans nos cœurs, faire une place à la paix

Nous sommes dimanche soir, il est 17h30. A l’Eglise Saint Ignace du 6e arrondissement de Paris, il est difficile de se frayer un chemin entre les dizaines de jeunes assis à même le sol, venus participé à un temps de prière œcuménique aux côtés des frères de la communauté de Taizé.

Bérengère Savelieff

Chargée d’éducation à la paix pour Pax Christi

Dans le tourbillon de la vie parisienne, ces jeunes ont fait le choix de consacrer de leur temps au silence, au recueillement et à l’intériorité. Ainsi ils montrent leur soif de rejoindre, dans leurs souffrances et dans leurs peines, toutes les victimes des conflits ravageant le monde. 

En écho aux bombes, aux mortiers et aux tirs d’artilleries, ils ont choisi de faire monter vers le ciel la douceur de leurs chants et de leur espérance. On peut dire qu’en priant ainsi, ils reçoivent la lumière promise aux artisans de paix. A la lueur des cierges, ils prononcent des prières dans de nombreuses langues. Le monde est là, palpable et incarné. Dans leur imagination, ils contemplent le visage de ceux qu’ils ont aperçu dans les médias, sur les réseaux sociaux. Ils se remémorent aussi le son de la voix de ceux qu’ils ont entendu témoigner. Par là-même, ils donnent à ces inconnus une place dans leur vie, rendent ces personnes proches et présentes. 

Chacun vient empli de son histoire personnelle. Il formule, dans le secret de son cœur, des désirs de paix pour le monde. Terre Sainte, Ukraine, Arménie… le nom des pays endeuillés retentit.  

Qui sait combien de ces jeunes ont été dans ces pays, en guerre aujourd’hui ? Qui sait combien d’entre eux ont des amis, de la famille, des proches concernés par ces tragédies ?  

Peut-être ne connaissent-ils personne qui soit touchée par la guerre, et pourtant ils osent faire de la place dans leur cœur à de parfaits inconnus, à ceux qu’ils reconnaissent comme frères en humanité.

Peut-être n’ont-ils connu personne, et pourtant ils osent faire de la place dans leur cœur à de parfaits inconnus, à ceux qu’ils reconnaissent comme frères en humanité. Le monde a soif de cette générosité là, pure et inconditionnelle, reflétant profondément ce qu’est l’homme, à l’image d’un Dieu qui est Bonté et Amour.   

Les jeunes parisiens prient pour la paix

Au pied d’une Croix peinte en bois, ils déposent toutes leurs intentions. Peu importe l’échelle que cette paix concerne (personnelle, familiale, sociétale ou mondiale), elle reflète des préoccupations et des inquiétudes sincères. Tous ont quelque chose à dire, à souhaiter et à partager. 

Pax Christi s’est associé à cette prière qui réunissait des croyants de différentes confessions. Le mouvement continue d’agir pour que ces temps de prière se multiplient et se répandent. Ces temps portent un fruit, car, par la foi, la prière est un chemin unique pour rejoindre l’humanité dans ses défis et ses épreuves. Elle est une voie de restauration, d’apaisement, de guérison même… Chaque mois, le mouvement encourage la célébration d’une messe pour la paix, afin que l’Eglise puisse annoncer la communion entre les peuples et les nations voulue par Dieu.