Libérez la joie, gagnez la paix

La semaine prochaine s’ouvre la semaine de la paix, qui se conclura le 15 décembre par le dimanche de la paix. Elle nous invite à préparer la naissance du Prince de la paix et la journée mondiale de la paix dont l’Eglise fête la 28ème édition le premier janvier 2025. Au cœur de cette semaine (le 13 décembre), le message du pape pour cette Journée mondiale, sera rendu public. Le dimanche 15 décembre est aussi celui de la joie, dimanche du Gaudete. C’est une petite pause pour reprendre souffle dans notre attente de la naissance de Jésus. Un « break » aussi joyeux que si nous attendions la visite d’une personne que nous aimons beaucoup. Cela peut aussi être un jour pour unifier la joie à la paix, tel que nous y convie le père Jean-Claude KLOTZ, prêtre du prado, engagé au service des mouvements du diocèse de Strasbourg.

Jean-le-Baptiste vient de dire aux foules qui viennent à lui : « Engeance de vipères ! Qui vous a appris à fuir la colère qui vient ? Produisez donc des fruits qui expriment votre conversion… Déjà la cognée se trouve à la racine des arbres : tout arbre qui ne produit pas de bons fruits va être coupé et jeté au feu. »
Puis il joue sur les images : la paille que le souffle sépare du grain de blé s’envole pour disparaître, alors que le grain qui a du poids reste pour être engrangé. Ce qui a du poids dans la vie des hommes voilà ce qui doit mûrir, grandir, être purifié.
Devant cette violence verbale et cette image terrible d’une hache qui coupe l’arbre resté sans fruit, nous pouvons nous demander nous aussi : « Mais que devons-nous faire ? » face à la situation menaçante aujourd’hui, pour que paix et joie cohabitent à nouveau.

Il germe le monde pour lequel le Messie annoncé par Sophonie est déjà présent en son peuple, en Jérusalem ! Alors ne l’est-il pas aussi au milieu de tous ces peuples touchés par la guerre : bande de Gaza, terre d’Ukraine, montagnes du Liban, et ailleurs ? Combien bienfaisante – faisant le bien – et apaisante, apportant paix – est cette présence lorsqu’il rejoint leur détresse : « il aura en toi sa joie et son allégresse ; il te renouvellera son amour ! Voici le Dieu qui me sauve ! le Seigneur est proche ! »

Par notre repos du dimanche, nous entrons dans le regard de Dieu sur la création : « Et Dieu vit que cela était bon, et même très bon. » Cela libère de la joie et de la paix dans l’univers. Prendre du recul pour voir au milieu de nos conflits ce qui reste encore de ce bon : quand deux ou trois refusent de se reconnaître « ennemis » et « font ensemble reculer la haine », ça s’appelle se réconcilier. De là naît plus de fraternité. Gagner la paix en libérant cette joie-là.
Le dimanche est un jour de joie aussi parce qu’il fait mémoire de la mort et de l’achèvement de la création à travers la résurrection. La joie de l’alléluia libère en nous la parole face à la mort et la souffrance qui imposent leur silence. Dieu a séparé en créant l’univers. Le Christ rassemble les humains en se donnant, et le croyant fabrique de la fraternité en partageant.
Et nous que devons-nous faire ? Les foules, les taxateurs et les soldats mercenaires ne sont pas en train de se dire : nous ne pouvons rien faire face à cette situation. Ils cherchent au contraire à changer de comportement. Ils s’interrogent pour qu’  » IL  » vienne dans leur vie, au cœur de leur métier, celui que Jean annonce en chair et en os : le Messie qui baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. Qui va faire cette paix, qui va être cette joie ?

Des chants pour accompagner vos prières et messes de la paix

Nous n’avons pas à nous servir de Dieu pour changer le monde, mais en changeant le monde nous nous réjouissons avec Dieu. Car il nous fait entrer dans ce qu’il réalise déjà pour notre plus grande joie : la paix il nous la donne, il la libère en nous, tout comme la joie. En lui accordant la place dans ma vie et ma manière d’être, Dieu peut faire des merveilles et changer le cours de l’histoire. Comme nous lorsque nous cherchons à libérer de la joie chez l’autre, la paix revient comme un boomerang et transforme notre rencontre en fraternité, et non en conflit ou en peur.

Que devons-nous donc faire pour la paix et la joie ? À l’exemple de la joie libérée au cours de cet été olympique, la paix se gagne aussi dans la jubilation qui transforment des combats en rencontres festives. L’Église entre dans une année jubilaire dans quelques jours. Nous nous y préparons déjà pendant l’Avent, et nous sommes appelés à comprendre en profondeur que la joie est liée à la paix. Le dimanche de Gaudete, dimanche de la joie, c’est aussi celui de la paix. L’une appelle l’autre. Mais plus encore, nous sommes appelés à regarder celui qui est déjà venu, le prince de la Paix. Le Christ est notre paix, il fait la paix entre les ennemis. Il nous redonne l’espérance que la paix à gagner est déjà dans la joie libérée en ce jour nouveau qui se lève.

Les quêtes pour la paix, triennale dans les diocèses
Les chants pour prier et célébrer la paix sont aussi sur notre chaine Youtube.