Première semaine de l’Avent : Découvrir la richesse de l’autre, sans préjugés. Témoignage de Gilles Rebêche, diacre, responsable de la diaconie du Var.
Outre qu’il est un appel pressant du Christ, «Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait» (Mt 25,40), le service des plus fragiles est salutaire à nos cœurs endurcis, pour apprendre des vérités que nous avons perdues de vue. Avec le témoignage de Gilles Rebêche, nous pourrions dire «la vérité sort toujours de la bouche des pauvres» qui nous invitent à cheminer vers une espérance concrète, ancrée dans l’amour, la justice et la paix.
Comme diacre, responsable de la Diaconie du Var, je suis témoin chaque jour de paroles d’espérance qui m’émerveillent.
Récemment dans un groupe de partage sur le thème du jubilé L’espérance ne déçoit pas, j’écoutais des personnes en grande difficulté qui avaient subi des violences conjugales, des expulsions locatives, des placements d’enfants, des problèmes de santé, du chômage, et qui s’exprimaient ainsi : l’une d’entre elles disait : «Pour moi l’espérance c’est quand on a traversé une grande détresse et qu’on est resté vivant» ; une autre, Alicia, disait : «Pour moi, l’espérance, c’est quand on aura plus d’ennemis. Alors on sera dans la paix».
L’une et l’autre finalement ont donné écho aux paroles du psalmiste qui dit : «Amour et vérité se rencontrent, justice et paix s’embrassent».
On ne peut pas parler d’espérance en l’air, déconnectée de la réalité surtout quand elle est difficile, quand elle est confrontée à la souffrance et à la douleur. L’espérance ne peut s’exprimer que si elle est accompagnée de l’amour, de la vérité, de la justice et de la paix.
Devenir artisan de paix c’est consentir chaque jour par des gestes simples, quotidiens, à préparer la paix, pour rechercher cette paix. Un apôtre de la non-violence aimait à dire «Faites-vous serviteur des petits et la paix viendra». Être attentif aux plus fragiles, à ceux qui ont du mal à s’exprimer, qui ont parfois honte d’exister, qui n’arrivent pas à trouver leur place dans la société et encore moins dans l’église. Être attentif à leur détresse et cheminer avec eux comme des pèlerins d’espérance, c’est devenir artisan de paix au quotidien. Artisan, c’est être attentif à des choses concrètes, toutes simples.



La diaconie du Var organise régulièrement des maraudes, des repas partagés, des messes à l’hôpital, des partages de la parole, des pèlerinages… (photos ©diaconie du Var)
Alicia rajoutait dans son témoignage : « Si toute l’énergie que l’on met à régler ses comptes, à se venger, on la mettait à se réconcilier, à chercher à être bienveillant, à construire la paix, oui, ce serait vraiment la terre promise ».
L’espérance c’est un chemin, que l’on fait à plusieurs, que l’on fait ensemble et la diaconie n’a pas d’autre vocation que de prendre soin des relations. Les relations entre nous, les relations pour servir la fraternité. Une fraternité qui se reçoit dans la joie qui construit jour après jour l’Eglise de Jésus.
G.R.









