Prendre des vacances pendant que de nombreux pays sont en guerre, ça ne paraissait pas envisageable pour Jean-Noël Causse et Edith Mallecourt. Alors voyager oui, mais pour la cause de la paix. A leur retour, les organisateurs de ce périple, parti de Grenoble le 8 juillet et achevé à Budapest le 31 août 2025, sont venus partager leur expérience avec la paroisse de St Fons (diocèse de Lyon) qui a soutenu cette initiative. Un parcours de 2000 kilomètres qui a traversé des villes comme Lyon, Mâcon, Besançon, avant de suivre l’EuroVelo 6 à travers la France, la Suisse, l’Allemagne, l’Autriche, la Slovaquie et la Hongrie.
Eté 2025 : comment partir en vacances sans se soucier de ce climat de guerre qui nous envahit et nous inquiète, de façon mondiale, quotidiennement ? Avec Jean Noel CAUSSE, nous voulions partir faire du vélo, pour les vacances. Pour donner du sens à notre périple, nous avons voulu « pédaler pour la Paix ». La Palestine, impossible. Alors, direction l’Ukraine, par l’EuroVélo 6. La mer Noire étant un peu loin, nous avons choisi Budapest.
Pendant les 3 mois précédant notre départ, nous avons contacté le maximum de personnes et d’associations qui accepteraient de nous accueillir, nous avons préparé des rencontres, des meetings.
Partis de Grenoble le 8 juillet, nous sommes passés à Saint Fons, le 11 juillet, où sur le parvis de la mairie, nous étions nombreux à profiter des talents de Philippe au piano et de deux clowns, qui mettaient en scène une discussion animée sur le désarmement. Ce fût un moment festif avec le café offert par la mairie. Un bon groupe nous a accompagnés pour quelques kms, et nous sommes arrivés avec Marie-Marthe à Villefranche où Fleur nous a rejoints, avec son enfant de quatre ans dans sa carriole, puis Martine à Châlons et Ali à Mulhouse, qui nous ont accompagnés jusqu’au bout du périple.

Ce fut une expérience très riche.
A Dampierre par exemple, rencontre avec Lulu, prêtre, qui pour sa retraite est allé à Jérusalem avec son âne. Rencontre à Besançon où un grand rassemblement a eu lieu pour les 80 ans des évènements d’Hiroshima et de Nagasaki, avec des personnes engagées pour le Désarmement nucléaire. D’autres réseaux, comme le Mouvement pour une Alternative Non-violente, le « Réseau pour une paix juste au Moyen Orient », « Palestine Amitié », « Les Brigades d’Intervention civile de Paix » et d’autres encore nous y ont rejoints.
En Allemagne, à Ulm c’est un pasteur engagé pour la Paix qui nous a fait visiter les lieux des usines d’armement (AIRBUS, THALES…), et participer au centre de la ville à la commémoration d’Hiroshima et Nagasaki. A Ratisbonne, Andréa de Pax Christi a organisé une conférence de presse avec deux journalistes dans une librairie.
En Autriche, à Linz, le représentant de Pax Christi International, professeur dans un lycée de commerce international, nous a guidés pour une belle visite de la cathédrale et de sa ville suivie d’une conférence de presse. A Krems, lieu de massacres avec l’armée napoléonienne, nous montra le monument construit en mémoire des victimes de toutes nationalités.
Puis ce fut Vienne, grandiose par les multiples bâtiments construits avant le démantèlement de l’empire Austro-hongrois, et enfin Budapest, « petite sœur » de Vienne.
Nous avons eu la chance aussi d’être accompagnés par intermittence par trois couples très bienveillants, avec leur camping-car. Nous avons en effet beaucoup campé mais nous avons aussi été accueillis pour une nuit chez des habitants, souvent très engagés. Ces personnes faisaient partie de l’association SERVAS, « Voyager et accueillir autrement pour la paix ».
Ce monument, baptisé « Franzosendenkmal », fait mémoire de tous les soldats, français, autrichiens, russes ou d’ailleurs, morts lors de la bataille de Dürnstein qui eut lieu le 11 novembre 1805 , trois semaines après la bataille d’Ulm et trois semaines avant la bataille d’Austerlitz.
Ce fut un temps de grâce, où nous avons fait de très belles rencontres. Pour ma part, ayant la foi chrétienne, dans les moments plus difficiles, c’était sincèrement un travail intérieur pour « re-gagner » cette Paix au niveau personnel et avec les plus proches, avant d’en parler à un niveau plus large, politique. J’étais néanmoins bien accompagnée; par ma relation au Christ et par mes lectures brèves (St Paul, livre de l’Exode…)
Nous étions aussi en compagnie de tous celles et ceux qui nous ont suivi grâce à WhatsApp et qui nous ont aidés de leurs encouragements et de leurs contributions sur le thème de la Paix.
Edith MALLECOURT