FRATERNITE, un mot, des actes

Le baromètre de la fraternité 2025 publié à l’occasion de la Journée Internationale de la Fraternité du 4 février fut axé sur la fraternité comme levier de paix et de réconciliation. Cette édition montre des changements significatifs par rapport à l’édition 2024, mettant en évidence à la fois les défis qui persistent, mais aussi des tendances prometteuses.

Une résolution de l’Assemblée Générale des Nations Unies, en date du 21 décembre 2020, a proclamé le 4 février Journée internationale de la fraternité humaine. Elle est célébrée depuis 2021. Cette proclamation est en lien avec la rencontre du pape François et du grand imam d’Al-Azhar, Ahmed el-Tayeb, le 4 février 2019 à Abou Dabi, au cours de laquelle a été signé le document intitulé La fraternité humaine pour la paix mondiale et la coexistence commune.
L’IFOP, pour des associations, mouvements, ONG rassemblés dans le Collectif du 4 février avec le Labo de la fraternité, publie depuis 2021, le 4 février, le « Baromètre de la fraternité » concernant la société française.

L’enquête de 2025 nous donne à voir des résultats ambivalents. Cette troisième valeur de notre devise républicaine est bien entendu connue. Cependant, elle est classée, en ordre d’importance, très loin derrière la liberté puis l’égalité.
Si 72 % des personnes interrogées estiment que les actions fraternelles renforcent le sentiment de sécurité, le haut niveau de méfiance envers autrui (77%) amène à un repli sur les cercles de proximité. De même si 84 % reconnaissent avoir des interactions sociales dans une société mixte, 72 % les estiment source de problèmes et de conflits.
Les résultats de l’enquête manifestent une oscillation constante entre l’intérêt pour la fraternité et ses bienfaits et une méfiance vis à vis d’autrui.

Rendez-vous du collectif le 4 février 2025 ©MPCoustillière

Cette enquête nous indique des leviers pour agir au service de la fraternité, au service d’une société apaisée. C’est majoritairement l’éducation à la paix, l’empathie, la diversité qui sont considérées comme prioritaires pour développer la fraternité. Les associations puis l’école et les collectivités publiques sont principalement reconnues comme les meilleurs agents pour développer la fraternité. C’est encourageant. Nous sommes donc attendus.

Pour que la fraternité ne soit pas qu’un mot, dépassons notre peur de l’autre au travers d’actes fraternels aussi simples soient-ils.

Hervé DORY, délégué général Pax Christi France

Pourquoi un baromètre ?

Pour faire progresser la fraternité en agissant sur plusieurs leviers essentiels :
Tout d’abord, en collecter et en analyser des données, il s’agit de mieux comprendre l’état du lien social en France et la perception que les Français ont de la diversité et de la manière de vivre-ensemble au quotidien. Cette collecte et son analyse aident à identifier les enjeux et les leviers d’action pour renforcer la cohésion sociale. Elles aident les acteurs du lien social, et permettent de les fédérer en leur donnant des éléments de plaidoyer communs.

Pourquoi un collectif ?

Celui-ci vise à valoriser la fraternité dans la société française en mettant en lumière les initiatives portées par les différentes organisations membres, afin de renforcer l’impact et la visibilité des événements qu’elles organisent à cette occasion.
La diffusion des connaissances collectées par l’IFOP et grâce au Labo de la fraternité est un élément clé de cette démarche.