Dans un monde marqué par les inégalités, les conflits et les crises humanitaires, la quête de la paix et du développement durable ne peut se concevoir sans un engagement profond en faveur de la charité. Ces trois dimensions – charité, paix et développement – sont indissociables : elles forment un cercle vertueux où chacune nourrit et renforce les autres. C’est dans cette perspective que s’inscrit le travail de la Caritas Internationalis, organisme qui incarne, au cœur de l’Église catholique, la mission de servir les plus démunis et de promouvoir une justice sociale inspirée par l’Évangile. En France, la Caritas est portée par le Secours Catholique.
La charité, fondement de la paix
La charité n’est pas une simple aumône ou une action ponctuelle. Elle est, comme le rappelle l’enseignement social de l’Église, une vertu sociale qui transforme les cœurs et les structures. En répondant aux besoins immédiats des plus pauvres, elle rétablit la dignité humaine et désamorce les tensions qui naissent de l’exclusion et de la misère. Comme le soulignait le Pape Paul VI dans Octagesima adveniens (1971), les communautés chrétiennes sont appelées à « analyser avec objectivité la situation de leur pays » et à y apporter « les principes de réflexion, les normes de jugement et les directives d’action » tirés de l’Évangile (OA n°4). La charité, vécue comme un engagement concret, devient ainsi un levier de paix, car elle restaure la confiance et la solidarité entre les hommes.
La paix, condition du développement
Un développement authentique ne peut advenir dans un climat de violence ou d’injustice. La paix n’est pas seulement l’absence de guerre : elle est aussi la présence d’une justice sociale qui permet à chaque personne de s’épanouir. La Caritas, en luttant contre la faim et la pauvreté, agit directement pour la paix. En offrant des opportunités éducatives, en soutenant l’agriculture locale ou en plaidant pour des politiques plus équitables, elle pose les bases d’un développement humain intégral, tel que le définit l’Église. Ce développement, à son tour, renforce la stabilité des sociétés et réduit les risques de conflits.
Le développement, fruit de la charité et de la paix
Le développement n’est pas une fin en soi, mais un moyen de permettre à chaque être humain de vivre dans la dignité. La Caritas, en tant qu’interprète et exécutrice de l’enseignement social de l’Église, montre que le progrès économique doit être au service de l’homme, et non l’inverse. Ses actions – qu’il s’agisse de programmes de sécurité alimentaire, d’accès à l’eau potable ou de microcrédits – illustrent comment la charité peut devenir un moteur de transformation sociale. En s’attaquant aux causes structurelles de la pauvreté, la Caritas participe à la construction d’un monde où la paix n’est plus un idéal lointain, mais une réalité vécue.
Un engagement ancré dans l’Évangile
Le travail de la Caritas s’inscrit dans une tradition bimillénaire, où la charité est indissociable de la mission de l’Église. Comme le rappelle le Pape François, « la charité n’est pas un programme d’assistance sociale, mais une dimension constitutive de la vie chrétienne » (Evangelii Gaudium, n°180). En agissant pour les plus pauvres, la Caritas ne se contente pas de soulager des souffrances : elle témoigne de l’amour de Dieu pour chaque personne et contribue à édifier une civilisation de l’amour.
Pour aller plus loin
Le livre du père Nicodème ATTOUBOU, Le travail de la Caritas dans la lutte contre la faim et la pauvreté à la lumière de l’enseignement social de l’Église, explore comment la Caritas met en œuvre ces principes au quotidien. À travers des exemples concrets et une réflexion théologique, il montre que la charité, la paix et le développement sont les trois faces d’une même mission : celle de construire un monde plus fraternel, où chacun peut vivre dans la dignité. Aux éditions de l’Harmattan.









