Un souffle nouveau pour l’Europe

Les évêques Eurégio, évêques de différents diocèses frontaliers d’Europe de l’Ouest, viennent de publier officiellement une lettre pastorale, « Un souffle nouveau », adressée aux électeurs qui se rendront aux urnes le 9 juin 2024 pour les élections européennes.
Cette lettre présentée à Scy-Chazelles le 8 avril, dans la maison de Robert Schuman, a été signée solennellement par le cardinal  Jean-Claude Hollerich, archevêque de Luxembourg, Mgr Philippe Ballot, archevêque-évêque de Metz, Mgr Marc Stenger, évêque émérite de Troyes, vice-président de Pax Christi International, Mgr Jean-Pierre Delville, évêque de Liège (Belgique), Mgr Stephan Ackermann, évêque de Trèves (Allemagne), Mgr Jean-Paul Gusching, évêque de Verdun, Mgr Pierre-Yves Michel, évêque de Nancy et Toul et Mgr Pierre Warin, évêque de Namur (Belgique).
Elle retrace l’histoire de la construction de l’Europe et ses fondements, pour mettre en lumière les enjeux de la prochaine élection. Elle souligne les défis auxquels sont confrontés l’ensemble des pays européens et auxquels ces pasteurs proposent de répondre grâce à l’institution européenne, en choisissant « l’union dans la diversité » et « la personne dans la solidarité ».

Vous trouverez ci-dessous la vidéo et le texte du discours de présentation de la lettre « Un souffle nouveau pour l’Europe » par Mgr Stenger, membre fondateur de l’Euregio. Elle est à télécharger et à diffuser largement. Vous trouverez aussi le compte-rendu et les photos de cette journée par le service communication du diocèse de Metz.

« Comme vous pourrez le constater les membres d’Euregio sont de provenances diverses mais tous nous nous reconnaissons dans le concept transfrontalier. Si nous avons voulu nous retrouver, c’est au nom d’une conviction partagée que les frontières ne doivent pas être un obstacle pour des voisins comme Trêves, Nancy, Metz, Luxembourg, Liège, Verdun et pourquoi pas un territoire comme le diocèse de Troyes qui est le plus éloigné de la frontière.

L’ambition de ce document est d’affirmer, à l’occasion des élections des différents pays membre de l’Union Européenne, des valeurs prioritaires puisées dans l’Evangile et la pensée des Pères Fondateurs qui, il faut le rappeler, étaient pour la plupart des Chrétiens.

Recueillement et prière sur la tombe du vénérable Robert Schuman / Photos : Service communication du diocèse de Metz

L’Evangile invite en particulier à l’affirmation de la solidarité avec les pauvres. L’Europe a à affronter la crise migratoire avec justice et solidarité avec les hommes connaissant l’épreuve de la misère, de la violence, sur d’autre continents que le nôtre.

Nous voulons en effet plaider pour une Europe, communauté ouverte au service d’un grand projet d’unité et de paix. L’enjeu, au moment des élections, suppose que nous apprenions à connaître l’Autre avec son histoire, ses traditions, ses problèmes d’aujourd’hui et que nous sachions enclencher une dynamique de rencontres des uns avec les autres.

Dans cette lettre, nous voulons rappeler quelques grands dossiers urgents pour la construction de l’avenir, où l’Union Européenne est appelée à être partie prenante.

D’abord, ce que le Pape François appelle dans son encyclique Laudato si, l’écologie intégrale, l’appel à défendre tous ensemble, les intérêts de la maison commune.

Ensuite, la promotion d’une cité inclusive. Nous voulons en effet poser la question de savoir si l’Europe est prête à replacer l’être-humain au centre des intérêts communs et devenir la cité de l’homme.

Nous voulons plaider pour une Europe, communauté ouverte au service d’un grand projet d’unité et de paix. L’enjeu, au moment des élections, suppose que nous apprenions à connaître l’Autre avec son histoire, ses traditions, ses problèmes d’aujourd’hui et que nous sachions enclencher une dynamique de rencontres des uns avec les autres.

Les évêques devant l’exposition, dans l’église Saint-Quentin / Photos : Service communication du diocèse de Metz
L'exposition visible jusqu'au 9 juin / Photos : Service communication du diocèse de Metz

Dans cette lettre, nous voulons rappeler quelques grands dossiers urgents pour la construction de l’avenir, où l’Union Européenne est appelée à être partie prenante.

D’abord, ce que le Pape François appelle dans son encyclique Laudato si, l’écologie intégrale, l’appel à défendre tous ensemble, les intérêts de la maison commune. Ensuite, la promotion d’une cité inclusive. Nous demandons si l’Europe est prête à replacer l’être-humain au centre des intérêts communs et devenir la cité de l’homme.

Nous voulons aussi constater une véritable crise de la conscience européenne ; l’Europe doit retrouver sa raison d’être en retrouvant sa dynamique historique qui l’a façonnée, une dynamique de rencontres, d’échanges culturels, économiques qui nous lient indéfectiblement les uns aux autres.

Ces valeurs communes sont : Le sens de la personne avec une attention aux souffrances des plus faibles, une conscience vive des fragilités, et un projet d’intégration pour garantir la paix, la liberté et la prospérité. Aujourd’hui, nous avons à vivre des temps difficiles et incertains. Les défis que nous devons relever doivent être affrontés à la lumière de ces valeurs fondatrices.

L’Europe n’est pas parfaite, elle ne correspond pas toujours à l’attente de ses citoyens, mais nous devons l’améliorer avec les outils que nous offrent la démocratie ; à savoir un vote raisonnable, éclairé et responsable.

Nous appelons donc un choix des candidats et des partis qui soutiennent le projet européen et vont promouvoir ses valeurs fondatrices telle que la promotion de la dignité de toute personne humaine, la solidarité, l’égalité, la liberté, le sens de notre maison commune. Nous voulons affirmer haut et fort que l’Europe a besoin de serviteurs du bien commun qui luttent contre toutes les fermetures pouvant freiner la rencontre. L’Europe a besoin d’un ‘’humanisme de dialogues’’ qui soit à l’inverse de l’esprit de conquête qui prévaut actuellement.

C’est sous l’égide de Robert Schuman, dans un acte symbolique, que nous, évêques de l’Euregio signons cette lettre pastorale pour qu’elle soit un « projet d’espérance » pour l’Europe et comme un écho, toute proportion gardée, de la déclaration du 9 mai 1950″.

Retrouvez aussi le compte-rendu de la rencontre du 8 avril 2024