PCI, pour la terre et la justice

Pax Christi International (PCI), en tant que mouvement pluraliste pour la paix, œuvre dans le monde entier pour promouvoir la paix, les droits de l’homme, la justice, la durabilité écologique et la réconciliation. Cette paix se fonde sur la reconnaissance de la dignité innée de la personne humaine, du Vivant, et sur le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

Un engagement dans la durée

L’engagement de Pax Christi pour l’écologie a commencé dans les années 1970 avec le Programme international Pax Christi en Amérique latine et dans les Caraïbes qui avait pour objectif de dénoncer les dictatures militaires, leurs restrictions à la démocratie et de soutenir, par des visites de terrain, les communautés ecclésiales et de la société civile se battant pour le Vivant. Suite à la Consultation pour les Amériques de 2007 à Chaclacayo au Pérou, un plan d’action a été élaboré en 2010 pour travailler à la consolidation de la paix par le développement de la justice réparatrice, des principes de la non-violence active et de la défense des droits humains. Pour faire face aux conflits socio-environnementaux dus à la présence d’activités minières et autres activités extractives dans les territoires communautaires, le Programme Amérique latine et Caraïbes : entre violence et espoirs a été lancé en 2012 avec des partenaires du Mexique, du Guatemala, du Salvador, de la Colombie, du Pérou, du Chili et du Paraguay pour compléter les actions précédentes. Pour 2025-2030, il est prévu de démarrer le programme Tisser l’espérance en période de transitions vers une vie en harmonie pour aider les communautés à gérer les conflits socio-environnementaux et réduire la crise climatique par la défense et la conservation des territoires, et par l’adoption de modes de vie socio-écologiques équitables.

Soutenir les communautés ecclésiales et de la société civile se battant pour le Vivant

Dialogue entre croyances et religions

Dans tout ce travail, le dialogue entre religions et croyances a toujours tenu une place très importante. D’abord parce qu’il a fallu œuvrer à la reconnaissance des communautés autochtones et d’ascendance africaine et de leurs revendications. Malgré le fait qu’elles subissaient directement les conséquences des extractions et des autres violences faites à la nature, elles peinaient à se faire entendre. Sensibiliser sur leurs croyances et leurs visions du monde a été un travail essentiel qui s’inscrivait tout droit dans la lignée de ce que le pape François avait préconisé lors du Synode pour l’Amazonie en 2018.
En Amérique latine, nous avons fini par définir une approche commune de la Vie, appelée « éco-spiritualité ». Elle remet en question le « système » promu par les décideurs et les institutions au pouvoir (qui provoquent des phénomènes d’exclusion) et revendique un dialogue d’égal à égal avec les communautés autochtones andines, mésoaméricaines, amazoniennes et afrodescendantes ainsi que le respect de cette relation si proche qu’elles entretiennent avec la « Terre mère ». Il s’agit de dénoncer les pratiques des entreprises extractrices – qu’elles soient minières, hydroélectriques ou agroalimentaires qui portent atteinte à un ordre sacré, qui doit être respecté et ne pas être violé.

La résistance s’organise grâce à notre implication dans le groupe de travail sur les industries extractives qui rassemblent la totalité des partenaires du programme et nos réseaux alliés. C’est le cas notamment de celui Des églises et des mines qui développe des campagnes de désinvestissement minier à destination des congrégations, des diocèses et des églises. Nous sommes également présents au sein de la Plateforme pour la paix, la démocratie et les droits humains, dans laquelle nous œuvrons en lien étroit avec Justice et Paix et la « Patria Grande » (En français : grande patrie. Concept politique visant à fédérer les états de l’Amérique hispanique.)
Nous travaillons donc tous unis pour l’écologie intégrale et cherchons à appliquer un multilatéralisme par le bas – promu dans l’encyclique Laudate Deum – qui prône des relations authentiques incluant les personnes marginalisées et rejetées par le système capitaliste. En rendant visibles les modèles développés par ces communautés, nous rendons plus audible le cri des pauvres et celui de la Création.

Martha Inés Romero, Secrétaire générale de Pax Christi Internationa

Fondé en France, Pax Christi International fête ses 80 ans en 2025
Retrouvez-nous au Pèlerinage International des 80 ans à Lourdes du 18 au 20 juillet 2025.