COP28 : pour un engagement chrétien

Aujourd’hui, s’ouvre la 28e édition de la Conférence des Parties sur les changements climatiques (la COP28). Le bilan des vingt-sept conférences précédentes est plus que contrasté ; il peut même paraître accablant pour les états au moment où nous voyons les populations du monde entier subir des températures record et des phénomènes météorologiques dramatiques. Deux constats s’imposent à nous : les bonnes volontés individuelles ne suffisent pas malgré la mobilisation grandissante des populations,  et les politiques publiques des états ne sont pas assez ambitieuses pour ralentir la crise climatique et sociale qui est déjà là. Chacun de nous peut se sentir impuissant à influer sur ces politiques publiques, et sur les décisions de la COP.

Le collectif Lutte et contemplation appelle les chrétiens, et toute personne de bonne volonté, à se mobiliser et à faire pression sur les participants à la COP28 par une présence silencieuse et respectueuse dans différents lieux publics dans toute la France. De nombreuses associations chrétiennes et interconfessionnelles ont signé cet appel « Une heure pour la justice climatique ».

Une heure pour la justice climatique, l’appel de collectifs chrétiens à se mobiliser tout au long de la COP28

Huit ans après la COP21 de Paris, l’heure est au bilan. A Dubaï les délégués des États feront le point sur le respect de leurs objectifs de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre. Huit ans après Laudato Si, le Pape François s’est plié aussi à l’exercice en actualisant sa pensée sur la crise écologique dans Laudate Deum. Comme les représentants des différentes confessions chrétiennes réunis au sein du Conseil Oecuménique des Eglises (COE)1, il conclut au rôle crucial de la COP28. Chacun d’entre nous, relisant ces années, peut faire le constat que les conséquences du réchauffement climatique se font plus dramatiques et visibles. Nations Unies, Églises ou société civile, la conclusion est claire : les résultats ne sont pas au niveau et la trajectoire actuelle ne nous permettra pas de limiter le réchauffement climatique bien en-dessous de 2 C° d’ici la fin du siècle.

Malgré une prise de conscience qui s’accentue et la bonne volonté de nombreuses personnes, nous savons que sans politiques publiques à la hauteur, nos gestes individuels ne suffiront pas. Si ces derniers sont essentiels à la conversion intérieure et à la diffusion d’une culture de sobriété, ce sont d’abord nos institutions politiques et économiques qui peuvent réaliser les transformations structurelles nécessaires. Or, la gouvernance mondiale du climat demeure un levier important pour influencer ces décisions.

Il est donc impossible pour nous, chrétiennes et chrétiens, de nous désintéresser de cette COP 28. Provoquer une action collective entre le 30 novembre et le 12 décembre est la seule voie à la hauteur de la gravité de la situation. Le pape François encourage à y recourir pour exercer “une saine pression” (LD58) sur les responsables réunis à Dubaï.

©alessandrobiascioli pour canva

C’est pourquoi nous appelons toutes celles et ceux qui estiment que l’heure est grave et exige une mobilisation à se retrouver pendant la COP pour une heure de silence dans l’espace public. Nos cercles de silence seront une manière visible, respectueuse et inclusive de faire exister les enjeux de gouvernance climatique qui peuvent sembler lointains, et, à travers ce geste humble, d’interpeller les décisionnaires sur leur pouvoir d’agir. Toute personne y sera conviée, quelles que soient ses croyances. Les chrétiennes et les chrétiens pourront prier pour que les personnes participant à la COP soient inspirées par l’Esprit Saint, et qu’elles prennent leurs responsabilités.

A travers ce silence, nous porterons les messages suivants : nous avons conscience de la gravité de la situation ; nous désirons que les États soient plus ambitieux sur leurs objectifs de réduction des émissions ; nous voulons que les gouvernements agissent “sans plus attendre pour éliminer définitivement les combustibles fossiles2 ; nous attendons davantage de justice climatique, en particulier de la part des pays “du Nord”, qui ont promis par le passé des aides aux pays “du Sud” sans respecter jusqu’au bout leurs propositions.

Le mot d’ordre de ces rencontres sera le silence. Des panneaux, des banderoles et des tracts pourront porter notre voix. Nous appelons chacun et chacune à nous rejoindre pour les cercles de silence déjà programmés sur le site dédié à cet effet et en proposer de nouveaux dans sa ville.

Rassemblons nous pour porter ensemble dans notre silence le cri de la terre et des pauvres !

1 Déclaration sur la responsabilité de la COP28 en matière de justice climatique, Comité exécutif du COE, novembre 2023 https://www.oikoumene.org/fr/resources/documents/statement-on-cop28s-responsibility-for-climate-justice

2 Déclaration sur la responsabilité de la COP28 en matière de justice climatique, Comité exécutif du COE, novembre 2023 https://www.oikoumene.org/fr/resources/documents/statement-on-cop28s-responsibility-for-climate-justice

LES SIGNATAIRES : Fondacio, Lutte et Contemplation, Mouvement Laudato Si’, Justice et Paix, A Rocha, Province jésuite d'Europe Occidentale Francophone, CCFD - Terre Solidaire, Eglise verte, Centre de recherche et d’action sociales (CERAS,) Fraternité politique du Chemin Neuf, Chrétiens unis pour la terre, Sœurs Auxiliatrices, Académie pour une écologie intégrale, ND du Chêne, Le Dorothy, Pax Christi
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