Une journée pour la paix avec les collégiens de Limoux, senteur de fleurs, ciel orageux et flamme olympique ! Quelques kilomètres séparent encore la gare de Carcassonne de Limoux, une très jolie ville traversée par l’Aude. C’est dans cette ville que se trouve le collège Saint-Joseph, un établissement chargé d’histoire puisqu’il accueille depuis plus de 150 ans des élèves de tous horizons. D’abord tenu par une congrégation religieuse, ce lieu est désormais confié à des laïcs engagés. Une journée qui sort de l’ordinaire attend les jeunes en ce vendredi 17 mai 2024. Organisée par l’équipe pédagogique du collège, et pilotée par Thomas Fonder, professeur d’histoire, elle s’intitule « Mon monde de demain » et a pour objectif de les sensibiliser aux différents enjeux de la paix.
« Les jeunes sont très angoissés aujourd’hui et beaucoup de sujets les inquiètent, l’idée est de les aider à mettre des mots sur ces inquiétudes et à cultiver leur espérance », m’avait expliqué Thomas Fonder lors de notre premier échange. Pax Christi a sa place parmi un riche panel d’associations locales mobilisées pour l’occasion. L’idée est que cette journée soit le climat d’une semaine dédiée au thème de la paix et que, tout au long de la journée, les jeunes cheminent, d’ateliers en ateliers, pour découvrir le travail d’acteurs engagés pour l’écologie locale, l’accueil des migrants, le développement solidaire.
Pax Christi propose un atelier « Devenir artisan de paix : comment prévenir la violence ? », dans lequel les jeunes échangent sur leurs représentations de la paix mais aussi sur les formes de violence et comment les prévenir individuellement et/ou collectivement. Installés dans la salle d’arts plastiques, les jeunes réfléchissent et réagissent parmi les couleurs gaies de leurs créations qui tapissent les murs de la classe et occupent le fond de la salle. La paix est bien en lien avec la beauté, donc rien de plus cohérent…
A travers des séquences rythmées et en même temps profondes, les élèves, individuellement, en groupe, en binôme, rentrent dans la démarche qui leur est proposée : à la fois un voyage intérieur et la découverte de réalités sociétales et mondiales. Certains reviennent à peine d’un temps de pèlerinage à Lourdes, on sent leur intérêt pour ces sujets à cet âge où ils construisent leurs idées, leurs discours et leurs positionnements.
L’expérience vécue ensemble permet au collectif de porter les plus timides, d’aller plus loin avec ceux qui se prêtent activement au jeu, de mêler humour et réflexion, détente et profondeur. Certains jeunes finissent en effet par exprimer des inquiétudes, des sujets qui les touchent et les impactent, devant lesquels ils se sentent impuissants. Ils réagissent à ce qu’ils entendent dire par les autres, s’entraident pour réussir à trouver un consensus. Sans le savoir, ils font l’expérience de l’intelligence collective et de l’écoute bienveillante.
Une journée comme celle-là laissera des traces dans les esprits, et d’ailleurs, d’après Thomas Fonder, « ils en redemandent ! ». L’éveil aux consciences fait partie pleinement de l’éducation. C’est un travail de longue haleine, auquel ces jeunes se sont prêtés avec enthousiasme et curiosité.
Bérengèe Savelieff, chargée d’éducation à la paix de Pax Christi