Parcours de paix dans le Beaujolais

Le 30 novembre 2024, l’équipe PAX CHRISTI Lyon a réalisé un parcours dans le Beaujolais avec la visite de trois églises et chapelles où la pastorale de la Paix est centrale.
En partant de l’Arbresle, nous visitons l’église d’Ancy tournée vers l’Orient, le soleil levant, vers la lumière du Christ. Ici tout invite à imprégner chaque activité humaine de paix, des vitraux aux fresques, jusqu’à la colombe de Jérusalem.
Puis l’église St Philibert des Olmes, dans un village qui a connu un drame le 19 juin 1940. Des Olmois ont été pris en otages, certains furent envoyés dans les camps de concentration en Allemagne. De violents combats ont eu également lieu entre l’Arbresle et Tarare, ils sont représentés en partie sur les fresques de l’église. St Philibert était aussi le patron des prisonniers, le libérateur des captifs.
Et Enfin la chapelle Notre Dame de la Paix du Ronzy sur la commune de Bourg de Thizy, une ancienne gare transformée en chapelle, pour répondre à la demande des habitants du quartier de la Paix et de Ronzy.

Nous commençons notre parcours à l’Arbresle où vécut Maître Philippe de Lyon, bien connu dans la région. Sa notoriété dépassait les frontières nationales et un des vitraux de l’église du lieu le représente. Tout d’abord guérisseur avant de devenir médecin, il n’était pas homme d’Église mais tout enflamé de charité et d’humilité, cherchant à « suivre l’Ami », le Christ. Il est bon que nous nous rappelions que la paix est aussi pour le corps et que tout homme, quel que soient ses croyances et ses pratiques, a vocation de servir la Paix.

La première étape nous mène à l’église d’Ancy où nous prendrons le temps de regarder un vitrail représentant la mort d’un soldat. Celui-ci a été offert par une famille du village dont l’unique enfant est mort à la guerre de 14-18. La paix se lit dans les visages et dans les gestes. Elle s’étend à l’environnement puisque le ciel laisse passer quelques rayons de lumière : Jésus est présent dans nos déserts et nos champs de bataille. La blancheur du Christ ressuscité nous ouvre un chemin d’espérance.

Dans le chœur, se trouve une fresque réalisée par un artiste du pays. Les jeux de mains sont des appels à la prière et à la réconciliation. Le village devient alors un lieu de paix et toutes les activités humaines y contribuent : l’élevage, la viticulture, l’agriculture…

Au-dessus de l’autel plane une grande colombe de Jérusalem dont l’auteur est un artisan local et qui fait de cette église un sanctuaire de la paix.

La seconde étape est l’église d’Olmes, une ancienne dépendance du monastère bénédictin de Savagny. Elle est célèbre par une magnifique fresque peinte en 1947 par Louis Josserand, un enfant du pays. Celle-ci invite à la réflexion et offre plusieurs lectures :

  • Des paroles évangéliques appelant à la paix, la miséricorde…
  • L’illustration de l’histoire récente du pays avec les sanglants combats de « La Croisette » et les déportations dans les camps de prisonniers.
  • La mémoire d’artisans de paix que sont les moines de Savigny qui ont permis le développement de la région et surtout Saint Philibert (cf plus haut).
  • Un message d’espérance dans la représentation de paisibles brebis et la figure du Christ en majesté qui couronne la fresque.
  • Une très belle prière affichée à l’entrée de l’église : « … Nous voulons accueillir comme une nouvelle Pentecôte ton Esprit de Paix… »

Le monde est traversé par les tragédies mais cette fresque met en lumière le désir de paix et de justice qui brûle au cœur de chacun. Et chacun se sent appelé à prendre sa place dans cette belle aventure et à s’élever, attiré par Jésus dans sa gloire.

La troisième étape de ce parcours nous conduit à La Chapelle Notre Dame de la Paix située au pied du quartier de la paix sur la commune de Bourg de Thizy à Thizy-les-Bourg, elle a été aménagée, dans les années 50, dans le hangar de la gare du Ronzy. Sur la ligne qui déssert cette gare, des wagons transportant des enfants juifs depuis LYON firent halte en 1942. Ses enfants discrètement protégés par la population furent dispersés dans les familles du territoire de la commune.

En 1952, sous l’impulsion du Père Barras, curé à Bourg-de-Thizy, il est décidé de convertir, le hangar de la gare devenu inutile, en chapelle pour le besoin des habitants des hameaux du Ronzy et de La Paix, à l’époque près de 500 âmes habitaient ces hameaux. Ainsi Notre Dame de la Paix prend toute sa signification en ces lieux.

Elle fut imaginée par Charles PROST, architecte local. Un narthex surmonté d’un clocher mur a été ajouté devant le hangar. Les murs latéraux ont été transformés, les auvents conservés. La population a participé à l’adaptation de ce hangar en lieu de culte. Le décorateur Maurice Montet de Thizy y réalisa sur la porte du tabernacle une tête de Christ burinée et sur les murs latéraux un chemin de croix en verre dépoli que le temps a hélas délavé. Elle a été bénie le 6 octobre 1963 par le Chanoine Peloux, vicaire général de Lyon, originaire de Bourg-de-Thizy. La messe y était célébrée chaque dimanche à partir de 1979 jusqu’à l’altération de la santé du Père BARRAS.

Elle ouvre à nouveau largement ses portes en mai 1986. Sous l’impulsion du Père Jourlain, nouveau curé, accompagné de Michel Brondel, maire de Bourg-de-Thizy, et d’un comité local chargé de son entretien et de son animation, les locaux sont alors rénovés.

Tout au long de l’année, des cérémonies s’y déroulent à l’occasion des fêtes religieuses, et traditionnellement le jeudi saint les enfants y sont bénis. Chaque vendredi du moi de mai le chapelet y est prié. Elle est visitée lors des journées du patrimoine. Parfois le CCFD-Terre- Solidaire lui donne vie lors d’animations de carême. Des bénédictions de pèlerins au départ pour Saint Jacques de Compostelle, ou pour Jérusalem y sont pratiquées.

Pour organiser votre parcours, voici les distances entre les différents lieux évoqués ci-dessus : Lyon – l'Arbresle : 30 km. L'Arbresle – Ancy : 14 km.  Ancy – Olmes : 12km.
Olmes – Bourg de Thizy : 34km. Retour à Lyon : 73 km