Israël – Palestine, le simple et le complexe

La situation entre Israéliens et Palestiniens paraît d’une telle complexité que beaucoup renoncent à en parler. Des prêtres me faisaient remarquer qu’en paroisse mieux valait ne pas aborder la question au risque de provoquer des débats sans issue. Nous constatons que les assignations vont bon train : antisémite, soutien au terrorisme…

Il est vrai que depuis la fin du XIX siècle avec le projet sioniste formalisé par Théodore Herzl en 1896 – la déclaration Balfour de 1917autorisant l’implantation d’un foyer juif en Palestine – la chute l’empire Ottoman et les mandats attribués par la SDN au Moyen-Orient à l’Angleterre et la France – l’affirmation du nationalisme arabe durant la période – les événements de Jérusalem en 1920 – la répression féroce de la révolte palestinienne entre 1936 et 1939 – l’extermination du peuple juif par les nazis – le plan de partage décidé par l’ONU et novembre 1947 – la proclamation de l’État d’Israël en mai 1948 et son cortège de destructions et de réfugiés palestiniens – la succession de guerres …, il n’est pas évident de dénouer les fils de cet écheveau vieux de 130 ans.

Le simple, c’est une situation maintes fois répétée dans l’histoire où deux peuples se disputent le même territoire. La Palestine n’était pas  » une terre vide ». « La simplicité de la situation est dans la formidable inégalité présente. D’un côté les occupants, de l’autre les occupés » Edgar MORIN, Le monde moderne et la question juive, page 247.

Le complexe : la révolte des opprimés nourrit l’insécurité de l’État d’Israël. Ecoutons encore Edgar MORIN : « C’est l’insécurité du passé et celle du futur qui se réveillent et marquent le présent. Tout ce qui ravive ce sentiment d’insécurité brise les chances de l’issue décolonisatrice, et, dans ce contexte, la politique de force semble une juste réponse à la menace »

Nous ne pouvons que faire le constat que cette spirale de violence qui exacerbe la haine et amène les deux parties à s’infliger des souffrances terribles et sans limites est une impasse. Aucune solution politique viable ne pourra émerger de cette confrontation asymétrique.

Alors, comment promouvoir une solution qui permette aux deux communautés de vivre en proximité d’une manière apaisée ? Comment promouvoir la paix ? Ecoutons une troisième fois Edgar Morin « Ce sont les

minorités laïques capables d’autocritique, de compréhension d’autrui, de conscience de la complexité, qui de part et d’autre, travaillent pour sauver l’avenir ». Les communautés religieuses qui ont une lecture saine de leur tradition peuvent aussi prendre leur part.

Si nous avons un devoir, c’est de soutenir absolument toutes ces personnes israéliennes et palestiniennes qui patiemment construisent les conditions pour qu’une solution viable advienne.

Ensuite, Il faut s’appuyer sans cesse sur le droit international. C’est ce que nous demandent tous nos partenaires sur place. Certes il est largement bafoué mais il existe et demeure opposable. Loin de constituer une limite, il est une sécurité pour les deux parties. C’est le travail de plaidoyer que réalise Pax Christi international et que vous pouvez retrouver ici.

Enfin dans l’urgence de la situation à GAZA, nous vous proposons de soutenir l’association HuSoMe (Humanité, Solidarité, médecine) fondée par le Dr Raphaël Pitti : pour en savoir plus.

En ayant le souci de nous informer, nous pouvons :

  • parler de cette situation sans rompre le dialogue,
  • agir en soutenant les acteurs de paix sur le terrain,
  • dénoncer ce qui est inacceptable au regard du droit international,
  • soutenir concrètement les populations les plus vulnérables,
  • prier inlassablement pour la conversion des cœurs.

« Autant que possible, pour ce qui dépend de vous, vivez en paix avec tous les hommes » St Paul épitre aux Romains 12,16

HD