Communiqué à propos des sanctions à l’encontre de la CPI

Le jeudi 6 février, le président Donald Trump a signé un décret imposant des sanctions aux magistrats de la Cour pénale internationale (CPI), qu’il accuse de mener des actions illégitimes et infondées contre les États-Unis et leur allié, Israël.

Pax Christi a souhaité s’élever contre ces sanctions contre les membres d’une institution dont le travail est essentiel dans la prévention et le règlement des conflits, la protection des états et des populations ainsi que la défence des droits humains.

Les ÉTATS-UNIS ont récemment décidé de sanctionner les magistrats de la Cour pénale internationale qui ont enquêté sur les crimes reprochés tant à l’encontre des autorités israéliennes que contre les responsables du Hamas.

Le mépris ainsi affiché envers une telle institution est lourd de sens. En effet, les mécanismes internationaux de résolution des conflits par des cours de justice ont prouvé toute leur utilité dans le cadre du règlement de certains conflits. La Cour Internationale de Justice est encore saisie par plusieurs États pour des tracés de frontières en litige. La CPI a su démontrer sa pertinence dans le jugement des crimes commis dans les Balkans. Ces saisines illustrent la confiance que beaucoup d’États mettent en ces institutions afin de résoudre pacifiquement, par des concessions réciproques ou par l’affirmation du droit international, des différends qui ont été objets de conflits armés ou pourraient dégénérer en conflits.

Cette volonté de certains dirigeants politiques de développer par soi-même une vision particulière du salut, de s’émanciper de toute règle contraignante, de promouvoir pour leurs pays et d’autres une vision dont ils s’estiment et se disent porteurs, met en péril les fondements du droit.

Cette alliance des contraires aboutira dans un premier temps à l’asservissement des peuples les plus pauvres pour accaparer leur richesse, à la dislocation de l’Europe politique sous la pression commerciale et, en raison de ses propres divisions, jusqu’à la perte de toute autonomie politique au profit des puissances continentales qui estimeront utile d’y étendre leur influence. Dans un second temps, elle ne pourra qu’aboutir à une confrontation majeure entre ces blocs antagonistes qui ne se donnent aucune limite dans leur désir d’accaparement des richesses des autres.

La défense des institutions internationales, et notamment de la cour pénale internationale, est une nécessité en ce qu’elle rappelle aux dirigeants politiques que la légitimité de leur action s’inscrit dans le respect de la dignité humaine et des grandes libertés fondamentales définies dans les différentes déclarations relatives aux droits humains. La promotion de la justice est un vecteur de paix et confisque toute idée de vengeance. Elle restaure les dignités bafouées et rétablit les libertés confisquées. Elle rend illégitime toute violence en condamnant leurs auteurs et en rétablissant les personnes dans leurs droits.

C’est pourquoi, PAX CHRISTI condamne fermement les sanctions prononcées par les ETATS-UNIS à l’encontre des magistrats de la CPI. Elles sapent les fondements mêmes des mécanismes de paix mis en place après les deux conflits mondiaux.

PAX CHRISTI FRANCE