Le 29 septembre 2024 était inauguré l’Institut Catholique pour la Non-violence de Pax Christi International, à Rome. Une proposition principalement virtuelle pour parler au monde entier, et qui est l’aboutissement de son groupe de travail « initiative catholique pour la non-violence (CNI) ». L’ambition de l’Institut est de rendre accessible des ressources pour aider à la compréhension et à la pratique de la non-violence évangélique, notamment pour les dirigeants et pour l’Eglise et ses institutions.
Cet Institut a pu voir le jour grâce au soutien d’un réseau international de communauté et de mouvements de l’Eglise engagés dans la non-violence active, telles que des provinces franciscaines, le réseau La Salle International, la Société Missionnaire de St Colomban et les Sœurs de Maryknoll de Saint-Dominique.
On pouvait compter, pour ce grand jour, sur la présence du cardinal Charles Maung Bo, archevêque de Yangon (Myanmar), du cardinal Robert McElroy, évêque de San Diego autour de Martha Inès Omero, secrétaire générale de Pax Christi International et de et de Sœur Teresia Wamuyu Wachira (IBVM), coprésidente de Pax Christi International. Ils furent rejoints par le Dr Maria Stephan, auteure et chercheuse, pour une table ronde, avant de remettre le prix de la paix aux lauréats 2023.
Le fonctionnement de l’institut s’appuie sur un conseil consultatif constitué de praticiens et de chercheurs de la non-violence active. Universitaires, membres de communautés religieuses et dirigeants de l’Eglise du monde entier, leur renommé leur permettra de nouer des partenariats avec d’autre mouvements et chercheurs de la non-violence. Un comité coordinateur international assurera la planification et l’organisation des initiatives et des partenariats et soutiendra le rayonnement et la communication de l’Institut.
L’institut s’est donné pour mission d’: « accroître la recherche concertée par des universitaires, des théologiens et des praticiens de terrain visant à approfondir les fondements théologiques et stratégiques de la non-violence dans l’Église et à éclairer les enseignements et les approches pastorales de l’Église ». Cette mission se déploiera dans trois domaines d’études : non-violence évangélique, pratiques non-violentes et pouvoir stratégique, expériences contextuelles de non-violence.
Quelques interventions :
En introduction, Martha Inès Omero, rappelle que la Non-violence est au cœur de l’Évangile. Active, efficace dans de nombreuses situations, elle propose un large éventail d’outils pour promouvoir une paix juste et durable. Pax Christi International s’engage en faveur de la Non-violence depuis sa fondation il y a 80 ans, et s’investit dans les moyens non-violents pour la réconciliation : « Nous ne pouvons rendre le monde plus pacifique que par la Non-violence ». Le Mouvement est persuadé que l’ Église institutionnelle, avec sa formidable capacité d’éducation et de formation, pourrait contribuer à faire avancer le monde vers ce nouveau paradigme non-violent dont nous avons désespérément besoin : les catholiques bien formés à la Non-violence pourraient devenir d’efficaces acteurs de paix.
Le cardinal Charles Moung Bo, rappela que l‘année dernière lors du synode, il a publié une déclaration ferme en faveur de l’appel constant du pape François à la Non-violence active, affirmant que la violence et les traumatismes vécus par le peuple du Myanmar et de tant d’autres à travers le monde « soulignent la nécessité cruciale pour l’humanité de passer radicalement d’un paradigme mondial de guerre et de violence à un paradigme de paix juste et de Non-violence ».
Il en fut de même du cardinal Robert McElroy, qui a beaucoup écrit sur les questions liées à l’enseignement social catholique, et en particulier sur « la nécessité de placer la Non-violence active au centre de la pensée catholique sur la guerre et la paix ». Le pape François a cité l’an dernier Martin Luther King : « Il n’est plus question de choisir entre la violence et la Non-violence, mais entre la Non-violence et la non-existence ! ».
Sœur Teresa Wamuya Wachira, a relaté son expérience d’enseignante au Kenya et dans les formations à la paix et à la Non-violence pour les jeunes et les religieuses en Afrique de l’Est. Elle a cité plusieurs actions efficaces et joyeuses de résolution de conflits. Elle est actuellement responsable du programme d’études sur la paix et les conflits à l’Université St Paul de Nairobi.
Pour les rencontres synodales de chaque vendredi d’octobre :
l’Institut proposera des séminaires de 13h à 15h, où les questions sur la Non-violence, incluses dans le document de synthèse synodale de l’an dernier, seront discutées par des spécialistes et des praticiens de la Non-violence possédant une solide expérience. Les thèmes abordés seront :
- la Non-violence est conforme à la foi : au cœur de l’Évangile et de l’Église ;
- la Non-violence est efficace : un moyen puissant pour résoudre sans violence les conflits ;
- la défense non-violente : au delà de la guerre et des cycles de violence;
- la centralité de la Non-violence évangélique : l’Église doit s’y revivifier, et par son immense capacité à entraîner, former et éduquer, elle a l’opportunité unique de positiver la crise globale de violence.