La construction européenne est pour les citoyens des pays de l’Union une chance extraordinaire dont nous ne mesurons pas toujours la portée. Comment expliquer autrement que tant de pays veuillent l’intégrer, notamment ceux qui, aux marges de l’ancien Empire Russe et dans les Balkans, y voient un gage de stabilité, de prospérité et de paix ?
Nous rendons-nous compte que les citoyens de l’Europe que nous sommes vivent dans un espace où les garanties des droits fondamentaux de l’être humain sont promues et figurent dans la charte fondamentale de l’Union ? Les projets Erasmus, les coopérations universitaires et les grands projets européens (Ariane, Airbus, l’espace de télécommunication européen, pour les plus visibles), contribuent à nous forger une identité commune dans des projets concrets dans les domaines culturel, d’éducation et surtout économique et à créer des liens que l’ouverture des frontières intérieures et la monnaie unique facilitent grandement.
L’Europe nous a apporté un dynamisme qui a fortement contribué au relèvement de nos niveaux de vie. Plus encore, elle est un lieu où la stabilité nous était enviée et où la paix règne encore et où nos anciennes querelles sont en cours de dépassement.
Les mutations économiques et sociétales induites par l’établissement d’une économie européenne davantage intégrée au monde ont généré des mouvements de repli sur soi. Ils sont sous nos yeux et il y a lieu d’y prêter la plus vive attention.
L’exemple du Brexit – pour ceux qui seraient tentés d’y trouver la réponse à leurs malheurs – doit nous faire réfléchir. La volonté de reprendre le contrôle des frontières et des flux de population a créé une crise aux conséquences pourtant prévisibles : départ de salariés nécessaires, repli du commerce, moindre fluidité des échanges culturels et commerciaux, destruction de valeurs. Le Brexit n’a pas fait du Royaume Uni la plate-forme espérée du libre-échangisme mondial avec son ancien empire.
Si la construction européenne peut être critiquée dans certains de ses aspects, elle nous a également assuré plus d’un demi-siècle de prospérité et de paix. Elle dispose des outils et des moyens pour nous faire avancer sur ce terrain, de responsabilité écologique, de solidarité humaine et de paix.
Elle est le fruit de notre volonté politique qui s’exprime dans nos élections internes mais aussi avec les élections au Parlement Européen.
S’enfermer dans l’abstention ou se servir du vote européen pour dire notre mécontentement à nos politiques internes n’aide pas à construire cet avenir commun et cette stabilité qui fait tant défaut ailleurs dans le monde alors que la guerre est à nos portes.
Le 9 juin 2024, votre voix de citoyen compte pour construire une Europe qui, forte de ses racines et de ses valeurs, soit un pôle de paix, de démocratie, de vivre ensemble et de prospérité pour ses citoyens et dans un monde qui en a si cruellement besoin.
