C’est sur la colline de Bet Gemal qu’est installé le monastère Notre Dame de l’Assomption d’où le frère Abiel nous écrit ce commentaire du deuxième dimanche de l’Avent. C’est là aussi que furent retrouvées au V°siècle, les reliques de St étienne, premier martyre chrétien de Jérusalem, entre Tel Aviv et Jérusalem, à une trentaine de kilomètres de Gaza. Un lieu dont le nom arabe signifie « la maison de la Beauté » et le nom hébreu « la maison de Gamaliel ».
2ème dimanche de l’Avent, « Rendez droits les sentiers du Seigneur » (Mc 1, 1-8)
Une voix crie dans le désert
Entends-tu la voix de Jean, le Nazir de Dieu qui arpente cet espace desséché, refuge des grands voyants de Dieu ?
Adam, Abraham, David, Élie, Élisée, et tant d’autres prophètes, vêtus de sac et de peaux, y ont préparé la venue du Messie attendu, terme de la Promesse. Ce moutonnement de collines brûlées par le soleil, blotties entre Jérusalem et la mer Morte, est l’espace de l’accomplissement des Écritures… Jardin de la Ville Sainte, adossé au mont des Oliviers, Bethléem, il descend vers la vallée du Jourdain. Il est le lieu de l’intériorisation des événements du Salut qui s’y sont déroulés et dont il est le témoin silencieux. Espace de solitude, où la création se retrouve dans son état premier, alors que l’homme et la nature étaient encore enfants, à peine sortis de la main d’Adonaï… Lieu de mort pour celui qui n’y est pas initié, il cache pourtant des sources et laisse jaillir la vie, fleurissant même certains hivers comme une verte prairie.
Par le monastère ND de L’assomption à Bet Gemal (Israël)
Ô Père, toi qui par la bouche de tes prophètes, as annoncé la venue du Salut dans nos terres arides, fais germer ta vie dans nos lieux de mort.
Ô Christ, toi qui nous attires au désert pour nous parler au cœur (Os 2), viens, révèle-nous ton visage.
Ô Esprit, “ jaillissant dans le désert » (Is 35,1), fais couler sur nous tes fleuves d’eau vive.
Désert, lieu où la volonté du Père est préférée et choisie
Là où habite l’Esprit
Désert, le lieu de la victoire de l’Esprit, où seule la Parole répond au besoin substantiel de l’homme, se laissant entendre dans la voix d’une brise légère…
Désert, lieu où la volonté du Père est préférée et choisie, répondant enfin au mystérieux projet de Dieu, que dans un « jardin » le serpent avait pensé faire échouer…
Là, ont surgi des foules d’hommes et de femmes ivres de Dieu, qui dans les parois rocheuses de ses wadis sauvages, saisis par le vertige de Dieu, se sont cachés pour écouter le Feu…
Allons à la rencontre
Celui qui a erré dans ce verger aride le sait : au fond du silence se laisse entendre le cri du Précurseur, l’attente de Celui qui vient.
Gémissement de l’humanité tendue vers son Sauveur : Maranatha, viens Seigneur Jésus !!!
Et toi, écoute Jean, le dernier des prophètes, qui le doigt tendu vers ton Sauveur, te révèle Celui qui vient. Ton Libérateur s’approche de toi comme un agneau… le petit d’une agnelle. Le reconnaîtras-tu ? Pour cela, il te faut mendier des yeux de veilleur, comme ceux des bédouins du désert, qui savent discerner au-delà des apparences… Oui, demande au Maître du Troupeau ce regard de prophète, qui te donnera de contempler Celui qui fait toute chose nouvelle !!
Le voici, Il court sur les collines, et t’apporte la Joie. Allons à sa rencontre !!
Frère Abiel
Famille monastique de Bethléem
Un article à retrouver dans le Journal de la paix de l’Avent spécial Temps de la paix, en partenariat avec Terre Sainte Magazine.
Des propositions pour la deuxième semaine de l’Avent
Le geste de paix cette semaine : UN CHEMIN DANS LE DESERT DE MON CŒUR
Dans ce désert de l’Avent, qui nous prépare à accueillir ce Dieu qui surgit dans une grotte de Judée, rentrons dans notre cœur. Répondant à l’appel de Jean qui proclame la conversion et la confession des péchés, engageons-nous dans une démarche de transformation intérieure.
Écoutons la voix de l’Esprit qui crie dans le désert de notre conscience, et nous éclaire sur une personne que nous avons blessée en parole, en acte… Humblement, allons lui demander pardon.
Prière pour notre semaine : PSAUME 85
Écoute, Seigneur, réponds-moi, car je suis pauvre et malheureux.
Veille sur moi qui suis fidèle, ô mon Dieu, sauve ton serviteur qui s’appuie sur toi.
Prends pitié de moi, Seigneur, toi que j’appelle chaque jour.
Seigneur, réjouis ton serviteur : vers toi, j’élève mon âme !
Toi qui es bon et qui pardonnes, plein d’amour pour tous ceux qui t’appellent,
écoute ma prière, Seigneur, entends ma voix qui te supplie.
Je t’appelle au jour de ma détresse, et toi, Seigneur, tu me réponds.
Aucun parmi les dieux n’est comme toi, et rien n’égale tes œuvres.
Toutes les nations, que tu as faites, viendront se prosterner devant toi et rendre gloire à ton nom, Seigneur,
car tu es grand et tu fais des merveilles, toi, Dieu, le seul.
Montre-moi ton chemin, Seigneur, que je marche suivant ta vérité ; unifie mon cœur pour qu’il craigne ton nom.
Je te rends grâce de tout mon cœur, Seigneur mon Dieu, toujours je rendrai gloire à ton nom ;
il est grand, ton amour pour moi : tu m’as tiré de l’abîme des morts.
Mon Dieu, des orgueilleux se lèvent contre moi, des puissants se sont ligués pour me perdre : ils n’ont pas souci de toi.
Toi, Seigneur, Dieu de tendresse et de pitié, lent à la colère, plein d’amour et de vérité !
Regarde vers moi, prends pitié de moi. Donne à ton serviteur ta force, et sauve le fils de ta servante.
Accomplis un signe en ma faveur ; alors mes ennemis, humiliés, verront que toi, Seigneur, tu m’aides et me consoles.
La paix en action : LE CENTRE DE RESSOURCES BADIL
Fondé en 1998, le Centre de ressources Badil pour la Résidence palestinienne et les droits des réfugiés est une organisation indépendante à but non lucratif de défense des droits humains qui s’engage à défendre et à promouvoir les droits des réfugiés palestiniens et des personnes déplacées à l’intérieur du pays. L’association défend les principes du droit international humanitaire et des droits de l’Homme.
Retrouvez l’intégralité des propositions pour les dimanches de l’Avent ainsi qu’une proposition de messe pour la Journée mondiale de la paix le 1er janvier dans le dernier numéro du Journal de la Paix.