« Oui, un enfant nous est né, un fils nous a été donné ! Sur son épaule est le signe du pouvoir ; son nom est proclamé : « Conseiller-merveilleux, Dieu-Fort, Père-à-jamais, Prince-de-la-Paix » » (Is 9, 5)
Noël, Nativité du Seigneur
Nous fêtons Jésus, le Prince de la paix
Luc aime la paix
Alors que déjà Jésus approchait de la descente du mont des Oliviers, toute la foule des disciples, remplie de joie, se mit à louer Dieu à pleine voix pour tous les miracles qu’ils avaient vus, et ils disaient : « Béni soit celui qui vient, le Roi, au nom du Seigneur. Paix dans le ciel et gloire au plus haut des cieux ! » (Lc 19, 37-38).
Déjà, à la naissance de Jésus, un pont de lumière avait relié le ciel et la terre. Les anges avaient chanté : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes qu’il aime. »
Quelques années plus tard, l’évangéliste Luc se souvient de la plainte et des larmes de Jésus devant l’incapacité humaine à trouver la paix. Jésus venait de faire une entrée triomphale à Jérusalem et Jésus pleura en disant : « Si toi aussi tu avais su, en ce jour trouver la paix » (Lc 19,42).
Luc aime la paix, la paix du dedans, celle avec les autres, celle avec Dieu. Il sait que son Maître n’avait pas de plus ardent désir : servir ses semblables, leur apporter la grande paix des cieux, en dégager le chemin devant leur pas.
Un monde déserté par la paix ?
Comme Jésus, nous pleurons sur ce monde où la paix a déserté. Comme Jésus, après une rencontre mal vécue avec une autre personne, après une réunion paroissiale où les propos ont été violents, nous soupirons : « Si toi aussi tu avais su, en ce jour, comment trouver la paix ! »
Noël pour s’approcher de la paix avec patience
Pour aller aux eaux vivantes de la paix d’en-haut, il y a des étapes à franchir pas à pas. Cette paix ne tombe pas immanquablement du ciel. C’est une paix dont il faut s’approcher patiemment, mais en effectuant prises de conscience et remises en question.
Le récit de Luc dit que Jésus s’approche de la ville. Il la voit donc de loin. Il pleure son impuissance, l’échec de sa mission, son amour méconnu. Il se souvient peut-être des Béatitudes : « Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés ». Qui peut le consoler ?
Une paix qui demeure cachée
« Si toi aussi tu savais, en ce jour, comment trouver la paix ! » Et Jésus ajoute cette parole énigmatique : « Maintenant cela a été caché à tes yeux ». C’est comme si Jérusalem n’y était pour rien. C’est comme si nous, aujourd’hui, nous n’y étions pour rien. C’est peut-être une manière biblique de rappeler que l’humain n’a pas de prise sur tout et quelque chose s’est passé dont le mystère reste entier.
Oui, le mystère reste entier. Pourquoi aujourd’hui demeurons-nous incapables de trouver le chemin de la paix, aujourd’hui en Israël, en Ukraine ou peut-être avec nos voisins ?
Malgré les larmes, la paix intérieure
Il y a un petit mot dans la parole de Jésus qui fait beaucoup de bien : » Maintenant « . « Maintenant cela est caché à tes yeux ». On peut se désoler de voir que la paix n’avance pas, mais nous la confions au Dieu des causes perdues. Nous pouvons pleurer avec Jésus, nous tourmenter mais sans perdre cette paix du dedans. Les larmes sont nécessaires. Il nous est en effet possible d’accéder à la paix, mais avec bien des larmes !
La suite du récit de Luc prépare à la Passion. Si la paix peut fleurir, c’est au travers d’une sorte de mort à soi-même. Le Christ reste notre Prince de la Paix. Nous pouvons nous tourner vers lui pour savoir comment trouver la paix intérieure.
Mgr Hubert Herbreteau, évêque d’Agen, président de Pax Christi France
Par l’aumônier général des Scouts et Guides de France
« Dieu nous a parlé par son Fils »
Seigneur, nous te prions pour ton Église en particulier nos pasteurs : le Pape, les évêques, les prêtres et les diacres. Que leur vie soit le reflet de celle du Christ, que leur ministère d’annonce et de communion s’enracine dans sa Parole. Qu’ils puissent aussi entendre les appels de ton Peuple afin d’annoncer ton Évangile et ouvrir des chemins de justice et de paix.
« Le Verbe s’est fait chair et il a planté sa tente parmi nous »
En ce jour de Noël, nous te confions particulièrement chaque famille ukrainienne dans le deuil ou séparée. Afin que nos Églises ouvrent leur porte et soient accueillantes pour les personnes déplacées ou réfugiées. Et que nos dirigeants et la communauté internationale prennent des mesures pour la résolution pacifique des conflits. Que le Prince de la Paix nous inspire et nous guide.
« Un enfant nous est né pauvre et nu »
La crise énergétique devient économique et fragilise nos entreprises, nos ménages et les plus fragiles. Cette crise augmente la pauvreté et le chômage dans notre nos pays. Afin que nous puissions ouvrir nos cœurs et nos mains, pour organiser de nouvelles solidarités ; notamment pour aider les jeunes générations à trouver leur place.
« Tu seras la joie de ton Dieu »
Pour les jeunes qui cherchent leur voie ou discernent leur vocation dans l’Église. Afin qu’ils aient des vues ouvertes et généreuses, en prenant aussi conscience de leurs talents. Que grâce aux témoins que tu mets sur leur route, ils puissent discerner leur mission. Que ton Esprit-Saint les éclaire afin qu’ils puissent donner toute leur mesure aux défis de l’écologie et de la paix sur la terre.
Des propositions pour la semaine de Noël
Le geste de paix cette semaine : RENCONTRER
En ce temps de Noël, apprenons à rencontrer l’autre dans sa différence ou sa fragilité. La fin de notre voyage corporel s’achève par la découverte du langage des signes où les mains, cette fois-ci, expriment non plus une intention, mais une vraie parole. Apprenons ensemble le message de Noël avec nos frères sourds ou malentendants !
Le mot : JÉSUS CHRIST (A)
Le nom » Jésus » est incarné en langue des signes par les gestes n°1 et n°2, qui touchent et désignent le centre de la paume, lieu de crucifixion des mains du Christ.
Le nom » Christ » correspond au geste n°3 de » l’onction « , car le Messie est l’Oint de Dieu. Il consiste à placer le pouce de la main droite au centre de la main gauche et de le tourner dans le creux de la main.
Ainsi, le crucifié est celui qui a reçu l’onction.
Le mot : NOËL (B)
Vous remarquerez que le geste qui signifie » Noël « comporte les gestes n°1 et n°2 mimant le nom de » Jésus » (comme évoqué précédemment).
Le geste n°3 formule » la naissance » et il est suivi par le geste n°4 exposant lui-même » l’offrande « .
Ainsi, la naissance de Jésus est offrande pour le monde.
Le mot : MISÉRICORDE (C)
Le signe qui désigne la miséricorde combine deux gestes résumant le message divin : le geste n°1 signifie « l’amour » et le geste n°2 » le pardon « .
Ainsi, la miséricorde consiste à pardonner avec amour.
Le mot : MISSION (D)
Chaque chrétien est appelé à être artisan de paix dans le monde et donc à être envoyé en mission !
Le signe de la » mission » se décompose en trois gestes : le n°1 signifie » la responsabilité « , le n°2 le verbe » envoyer » et le n°3 » répandre autour « .
Ainsi, la mission est une responsabilité que l’on porte dans le monde pour répandre ce qu’on a reçu.
Comment signer
Prière pour cette semaine
Ma seule Paix, mon seul Bonheur, mon seul Amour, c’est Toi Seigneur !
Ô Toi qui sus créer le cœur des Mères
Je trouve en Toi le plus tendre des Pères !
Mon seul Amour, Jésus, Verbe Eternel
Pour moi ton Coeur est plus que maternel
A chaque instant, Tu me suis, Tu me gardes
Quand je T’appelle, ah ! Jamais Tu ne tardes
Et si parfois Tu sembles Te cacher
C’est Toi qui viens m’aider à Te chercher.
C’est à Toi seul, Jésus que je m’attache
C’est en Tes bras que j’accours et me cache,
Je veux T’aimer comme un petit enfant
Je veux lutter comme un guerrier vaillant
Comme un enfant plein de délicatesses
Je veux, Seigneur, Te combler de caresses
Et dans le champ de mon apostolat
Comme un guerrier je m’élance au combat !
Ton Coeur qui garde et qui rend l’innocence
Ne saurait pas tromper ma confiance !
En Toi, Seigneur, repose mon espoir
Après l’exil, au Ciel, j’irai Te voir….
Lorsqu’en mon coeur s’élève la tempête
Vers Toi, Jésus, je relève la tête
En ton Regard miséricordieux
Je lis : « Enfant, pour toi, j’ai fait les Cieux ».
Je le sais bien, mes soupirs et mes larmes
Sont devant Toi, tout rayonnants de charmes.
Les Séraphins au Ciel forment Ta cour
Et cependant, Tu mendies mon amour !
Tu veux mon coeur, Jésus, je Te le donne
Tous mes désirs, je Te les abandonne
Et ceux que j’aime, ô mon Époux, mon Roi
Je ne veux plus les aimer que pour Toi.
Ma seule paix, mon seul bonheur
Mon seul Amour, c’est Toi Seigneur !
Ainsi soit-il.
Sainte Thérèse de Lisieux
Retrouvez l’intégralité des propositions pour les dimanches de l’Avent ainsi qu’une proposition de messe pour la Journée mondiale de la paix le 1er janvier dans le dernier numéro du Journal de la Paix.