«Devons-nous en attendre un autre ?» 3ème dimanche de l’Avent

« Le temps de l’Avent est un temps pour construire la paix dans son âme, dans sa famille et dans le monde, en ne cherchant aucune excuse pour faire la guerre », nous dit le Pape François lors d’une homélie portant sur l’Avent. Chaque dimanche de l’Avent, méditez avec nous sur le message que porte une figure biblique, et sur le chemin de conversion qu’elle inspire vers la paix. Nous proposons aussi, pour la semaine qui suit, un geste, une action et une prière pour accompagner concrètement ce chemin.
«Devons-nous en attendre
un autre ?»
3ème dimanche, Jean-Baptiste, Bonne Nouvelle pour les pauvre

Saint Jean-Baptiste nous guide dans notre parcours de paix en ce troisième dimanche de l’Avent. Avec lui, engageons-nous à ne pas céder à la violence envers les autres et à nous soucier de notre prochain en difficulté.

Jean-Baptiste : la douce rigueur au service de la paix

Celui qu’on appelle le  » précurseur  » parce qu’il a annoncé la présence du Messie et désigné Jésus comme Celui qu’Israël attendait, Jean le Baptiste nous apparaît de prime abord comme un prédicateur im­placable. Il entraînait ses disciples et ses auditeurs dans le désert et nous savons aussi que son régime de vie, ses vêtements comme sa nourriture, témoignaient de son ascétisme ! Et d’ailleurs il paya cher, rien moins que son assas­sinat, le fait de dénoncer à Hé­rode son comportement adultère envers sa belle-sœur Hérodiade. Personnage redoutable et impres­sionnant, donc, qui voyait déjà la cognée à la racine de l’arbre. Rien de rassurant dans une telle prédication…

Et pourtant son message n’a rien de si sévère

On pourrait le penser en considérant son mode de vie et surtout sa fin tragique. Les conseils qu’il donne à qui le consulte, relèvent de ce qu’on pour­rait appeler les  » devoirs d’état  » : que les militaires n’abusent pas de leur force sur les populations, que les collecteurs d’impôts n’aillent pas au-delà de ce qu’impose la loi, que chacun apprenne à partager et à se soucier de son prochain autant qu’il le peut. Au fond, Jean-Baptiste énonce ce qui est exigé de chacun par Dieu et son Messie : remplir nos obligations au titre même de notre humanité, ne pas céder à la violence envers autrui en abusant de nos pouvoirs (et chacun en pos­sède quelque peu !), apprendre à se soucier du prochain en difficul­té.

La fidélité au Tout-Puis­sant ne consiste pas en exercices ascétiques ou en acrobaties hé­roïques.

Il nous renvoie à ce qui constitue nos tâches quotidiennes, souvent bien plus difficiles à rem­plir que des contraintes factices et artificielles : élever ses enfants du mieux qu’on peut, rester fidèle à ses engagements de toutes sortes, exercer sa profession avec com­pétence et toute la conscience re­quise, se soumettre aux lois justes de la Cité, autant d’actes par les­quels nous suivons la volonté de Dieu sur nous. Paradoxe : le Bap­tiste ne parle aucunement d’actes de piété ou de prière. Sans doute parce que pour lui, être à la hau­teur de notre humanité, c’est tenter d’être à la hauteur de ce que Dieu attend de nous ?

Paul Valadier sj, Professeur émérite des Facultés jésuites de Paris

Par la délégation de Pax Christi Rhône- Alpes
prière universelle du troisième dimanche de l'Avent

« Soyez forts, ne craignez pas… »

Tu nous guides Seigneur sur un chemin de confiance. Tu donnes la joie aux parents qui attendent un enfant. Tu nous fais trouver la paix dans le calme du soir ou le lever du jour.

« Alors se dessilleront les yeux des aveugles et s’ouvriront les oreilles des sourds … la bouche des muets criera de joie. »

A quoi sert d’avoir des yeux si nous ne savons pas partager tes merveilles, Seigneur ? A quoi sert d’avoir des oreilles si nous ne savons pas entendre les paroles fortes, bienveillantes, pleines d’espérance de nos frères ? A quoi sert d’avoir une bouche si nous ne savons pas annoncer ta Bonne Nouvelle ?

« Prenez patience… voyez le cultivateur : il attend le fruit précieux de la terre sans s’im­patienter. »

Nous voyons tant de désert par notre faute, suite aux terribles incendies de l’été, suite à la guerre… Contemplant la nature qui reverdit, aide-nous, Seigneur, à oeuvrer avec patience pour que les déserts refleurissent dans nos familles, dans l’Église et dans le monde.

« Qu’êtes-vous allés regarder au désert ? Qu’êtes-vous donc allés voir ? »

Comme Jean-Baptiste, nous sommes parfois prisonniers. Nous te cherchons désespérément, Seigneur. Tu es pourtant là, tout près de nous, mais nous ne te reconnaissons pas. Tu habites le coeur des personnes malades, souffrantes ou en situation de grande précarité, mais nous passons à côté. Nous avons besoin des autres pour vivre notre Foi comme Jean le Baptiste avait besoin de ses disciples.

Des propositions pour la troisième semaine de l’Avent
Le geste de paix cette semaine : OUVRIR

La main est un membre du corps directement associé aux œuvres de miséricorde. On donne à manger et à boire avec la main ; on soigne et on prend soin des autres aussi avec la ten­dresse qui passe par nos mains. Voilà donc une belle occasion de constater qu’un geste peut être interprété différemment selon les personnes et qu’avec un même geste peuvent être véhiculés différents messages.

En famille, ouvrez une main et racontez aux autres ce que si­gnifie pour vous ce geste. Puis, en utilisant la grille ci-dessous, entourez la signification à la­quelle vous n’aviez pas pensé et entraînez-vous à mimer les différentes intentions.

Exemples : saluer – proposer son aide – mendier – deman­der – passer un accord – rece­voir – accueillir – donner

Prière pour cette semaine

Seigneur Jésus, apprenez-nous à être généreux,
A Vous servir comme Vous le méritez
A donner sans compter,
A combattre sans souci des blessures,
A travailler sans chercher le repos,
A nous dépenser, sans attendre d’autre récompense,
que celle de savoir que nous faisons Votre Sainte Volonté.

Saint Ignace de Loyola

Acte de paix

Nous l’avons vu et expéri­menté,  » ouvrir la main  » peut avoir plusieurs significations en fonction de la façon d’incliner et de positionner la main. Une des plus évidente est celle du don.

Ce dimanche, en compagnie du prophète Jean-Baptiste – qui nous fait découvrir l’univers du désert – ouvrons nos mains et offrons les bienfaits du sable et de la chaleur à des enfants qui en ont besoin ! De nombreuses as­sociations, dont le Secours Catholique, permettent aux enfants en difficulté de partir en vacances, profitons de cette semaine pour nous renseigner sur leur action, leur proposer notre aide ou leur faire un don !

Retrouvez l’intégralité des propositions pour les dimanches de l’Avent ainsi qu’une proposition de messe pour la Journée mondiale de la paix le 1er janvier dans le dernier numéro du Journal de la Paix.