Célébrer la paix le 11 novembre

Pour une messe de la paix, le 11 novembre 2022 

 

Lectures : 2 Jn 1a 4-9 ; Ps 18 (119) ; Lc 17,26-37 ou Mt 5,1-12

Le 11 novembre est un jour particulier.

En France, on célèbre la fin de la Première guerre mondiale. La Nation se souvient de ses fils morts à la guerre et leur rend hommage.  Ils sont nombreux en effet, des millions. L’Eglise fête aussi Saint Martin de Tours, soldat devenu évêque, un très saint célèbre et emblématique.

Une vingtaine d’années plus tard, la guerre frappe toujours,

toujours aussi horrible, avec plus de morts encore, plus d’atrocités. Mais dans ces horreurs passées, de petites flammes d’humanité ont toutefois permis de garder l’espérance et la foi en l’humanité. En France, pendant la guerre, une femme, Marthe Dortel-Claudot, priait pour la conversion de l’Allemagne. Elle est parvenue à éveiller les consciences à la nécessité de la prière et de la réconciliation. Son évêque et tant d’autres se sont joints à elle pour permettre la naissance du mouvement Pax Christ.

Des outils pour préparer cette journée
Nous vous proposons  un déroulé de messe de la paix, avec des  chants, à lire ici
Un livret pour animer un temps de prière pour la paix à découvrir ici
Et une carte de France des rendez-vous du 11 novembre, à retrouver ici
Pour téléchargez l’homélie en version PDF, c’est ici
Prier pour la paix, éveiller les consciences, agir en faveur de la paix et de la réconciliation des peuples, sont les raisons d’exister du mouvement Pax Christi.

Rapidement, les actions de ce petit groupe d’Agen ont trouvé un écho favorable en France, en Allemagne et ailleurs. Aujourd’hui, le mouvement Pax Christi agit dans une cinquantaine pays à travers le monde. Et il lui faut agir encore ! Si, à la fin de la Deuxième guerre mondiale, on répétait : « Jamais plus la guerre… », les guerres ont continué à sévir : nous vivons avec la guerre à nos portes, nous la sentons dans notre vie quotidienne à travers l’économie qui nous pèse, à travers les médias qui nous bombardent, à travers les réfugiés que nous rencontrons. Nous savons et nous voyons que cette guerre détruit la vie de nombreuses personnes, sans compter toutes les destructions des biens individuelles et collectives. La guerre nous fait mal et elle fait mal à notre humanité.

Mirko Drazen Grmek, historien de médecine, a écrit dans les 1990 un livre intitulée La Guerre comme maladie sociale ! Il y montre que la guerre est une maladie

qui peut faire mourir l’humanité et détruire notre Terre. Hiroshima et Nagasaki en sont des exemples évidents. Aujourd’hui, 77 ans après la fin de la Deuxième guerre mondiale, la guerre menace encore d’exterminer notre humanité, de détruire notre Terre, notre maison commune. Tant de souffrances, de destructions en Ukraine, en Ethiopie, en Somalie et ailleurs.

Que pouvons-nous faire pour changer la donne ? Nous pouvons faire beaucoup.

En premier lieu, appliquer ce que saint Jean, apôtre et évangéliste demande dans la lettre suivante : « Je t’adresse une demande : aimons-nous les uns les autres. – Ce que je t’écris là n’est pas un commandement nouveau, nous l’avions depuis le commencement. ». Sommes-nous capables de nous adresser à nos proches, nos voisins, nos concitoyens, comme le fait Saint Jean ? Si nous y parvenions, nous découvririons que quelque chose nous unit, nous rend solidaires les uns des autres.

L’amour est la vie, répète Jean, car elle tient sa source en Dieu. L’autre qui se tient à coté de nous est notre sœur, notre frère, celui qui reflète notre image, et l’image du Créateur, l’image de Jésus, mort et ressuscité, pour que nous puissions avoir la vie en abondance. La guerre, c’est la mort des hommes et des femmes, la destruction des liens sociaux et de la nature.

La fête de Saint Martin aujourd’hui, est aussi l’occasion d’une réflexion sérieuse.

Suite à sa rencontre avec le Christ, de soldat, Martin devient Homme de paix bien qu’il continue à porter son nom (Martin signifiant ‘’voué à Mars’’, voué au Dieu de la Guerre). Du fait de son engagement dans la paix et dans les communautés chrétiennes (Entre les différentes fractions, à cette époque, de grandes divisions subsistaient) et de son engagement pour les pauvres et la justice, il est finalement élu évêque de Tours et devient ainsi le porteur de la Bonne nouvelle de la Paix. L’Evêque Martin était un homme d’écoute, de dialogue, capable d’intercéder pour ses opposants et tout faire pour les sauver. C’est un homme de prière et de contemplation. Par sa vie, il a annoncé l’Evangile à ses contemporains dans une période de troubles. De son vivant déjà, on s’adressait à lui pour régler les conflits car il était l’exemple de la miséricorde et de la paix. Après sa mort, reconnu Saint par l’Eglise, on lui demande encore son soutien dans les moments difficiles de la vie, comme ceux que nous vivons aujourd’hui.

Comme évêque Martin en son temps, notre pape François, nous invite continuellement à œuvrer pour la paix et l’entente entre les hommes et les nations. Dans les messages adressés aux hommes et femmes de notre monde, est présent l’Evangile et le Discours de Jésus sur la montagne : « Heureux les pauvres… heureux les doux… ». Ces commandements de Jésus nous concernent. Ils sont la mesure de notre fidélité à Jésus Christ et à Dieu Notre Père. Nous sommes invités, comme les auditeurs de Jésus, il y deux mille ans, à les mettre en pratique : le prochain, les pauvres, les exclus doivent faire écho et trouver place dans notre vie.

mosaïque du Sacré Cœur à Montmartre
Accueillons Jésus, notre paix, en nous et nous serons capables d’agir !

Cette paix devient agissante, et contagieuse pour les personnes qui nous entourent. Elle devient exigeante pour la société et pour le monde. Elle devient agissante dans la nature, sur notre Terre et sur tout ce toute choses.

Aujourd’hui, jour de la commémoration de la fin de Première Guerre Mondiale, nous prions pour la paix pour chaque homme, femme, enfant de notre terre, pour la paix sur cette terre que le Créateur nous a confiée.

Prions aussi pour que surgissent dans les cœurs, le désir de paix et de respect des autres, et dans les intelligences la volonté d’agir.  C’est seulement dans cet état d’esprit que nous serons capables d’accueillir et de mettre en pratique les paroles de Jésus : « Je vous laisse ma paix, je vous donne ma paix » (Jn 14,27) .

Père Vlatko Maric, aumônier de Pax Christi