Pax Christi était au rendez-vous, le 7 mai, pour célébrer l’anniversaire de la croix de la Paix à Bühl, et avec lui celui de la réconciliation franco-allemande.
Des Allemands et des Français, mais aussi des Italiens et des Suisses, se sont retrouvés samedi 7 mai à Bühl (Baden-Wurtemberg, en Allemagne) pour commémorer le 70e anniversaire de l’érection de la croix par laquelle ce paisible village au cœur du vignoble badois est devenu célèbre.
De tels anniversaires sont l’occasion de se rappeler les circonstances qui ont justifié la création d’un tel monument : ici, la responsabilité allemande dans le massacre d’Oradour-sur-Glane et la volonté de pardon et de réconciliation entre la France et l’Allemagne.
Cette année-ci, deux faits nouveaux, en revanche, ont rendu le rendez-vous de Bühl d’une plus grande actualité : la guerre en Ukraine et l’avenir de l’Europe. Face aux menaces d’un élargissement et d’une aggravation du conflit en Ukraine, la rencontre de Bühl (à laquelle a participé une centaine de personnes, comprenant une séance de discours et une célébration œcuménique de prière) a voulu, selon les propos du président de Pax Christi Allemagne, Mgr Peter Kohlgraf, évêque de Mayence, maintenir en éveil « une vision de paix et d’espoir d’un nouveau départ, l’encouragement et le rappel de la sagesse et de la justice ».
Ce message a été partagé également par Pax Christi France, présent en la personne de son délégué général Alfonso Zardi et de son ancien président, Mgr Marc Stenger, qui a notamment évoqué la réconciliation franco-allemande promue par Robert Schuman et que de nombreux témoins et acteurs de paix ont par la suite incarnée, jusqu’à nos jours.
Une paix qui s’étend à la création toute entière, car, comme l’a souligné la responsable du parc de la Forêt Noire où est implantée la croix, Helga Klär, la crise écologique actuelle exige de nouvelles voies dans notre rapport à la nature et une compréhension nouvelle de la responsabilité de l’homme à son encontre.
Par cette rencontre à la fois émouvante et festive, les deux mouvements Pax Christi ont une fois de plus montré leur attachement à la paix par le dialogue, la conversion écologique et la non-violence, en prenant l’engagement, selon les propos de Mgr Kohlgraf, « même en temps de guerre, de ne pas jeter par-dessus bord la vision d’un ordre mondial juste , du respect des normes du droit international, et de travailler ainsi à des solutions de paix viables ».