Russie: Pax Christi déplore la dissolution de Memorial

Les réactions indignées et les soutiens internationaux, dont celui de Pax Christi, n’auront pas suffi. La Cour Suprême de Russie a prononcé la dissolution de l’ONG Memorial, le 28 décembre dernier.

« Cette décision est une décision politique sans aucun fondement juridique qui s’inscrit dans une vague de répression inédite contre les organisations émanant de la société civile ». Memorial France n’a pas de mots assez forts pour dénoncer la décision rendue par la Cour Suprême de Russie le 28 décembre dernier. L’instance a décidé de dissoudre l’association russe Memorial qui travaille sans relâche depuis 30 ans à la préservation de la mémoire des crimes commis par l’Etat Soviétique.

Le motif invoqué par le parquet général est l’absence de la mention agent étranger sur certains supports de l’association mais pour Memorial International, le caractère politique de la décision ne fait aucun doute.  « Le bureau du procureur général prétend que nous interprétons mal l’histoire soviétique, créant une fausse image de l’URSS en le présentant comme un État terroriste, et en critiquant incessamment les instances gouvernementales. Et l’État, selon nos opposants, est irréprochable », a regretté l’organisation dans un communiqué.

Le Centre des Droits humains Memorial qui œuvre à la défense des Droits Humains, des droits des migrants et à la protection des droits des Russes devant la Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH) a également été dissout.

La Secrétaire Générale du Conseil de l’Europe, Marija Pejčinović Burić, a évoqué « une nouvelle dévastatrice pour la société civile en Fédération de Russie ». Pax Christi, membre de la conférence des OING du Conseil de l’Europe, déplore ces décisions et réitère son soutien à l’ONG russe. Memorial International a saisi la CEDH qui a demandé la suspension des décisions de dissolution pendant l’examen de sa requête.

« Nous trouverons des moyens légitimes de poursuivre notre travail », assure Memorial International, « Memorial est l’incarnation du besoin des citoyens russes de connaître la vérité sur leur passé tragique, sur le sort de plusieurs millions de personnes. Et personne ne pourra éliminer ce besoin. »