Quand la violence retarde la résolution d’un conflit

Une réflexion de la Commission non-violence de Pax Christi France

L’exemple de Notre Dame des Landes

« Au début, on pensait que les gendarmes allaient se contenter de finir de déblayer la départementale 281 qui traverse la ZAD et de démonter certains squats problématiques, un point sur lequel nous nous étions engagés collectivement, mais, il faut le reconnaître, que nous n’avons pas été capables de mener jusqu’au bout, à cause de certains zadistes radicaux. Mais tout a basculé quand les gendarmes ont démoli la ferme des « 100 noms », un espace agricole original où un groupe de cinq jeunes élevaient un troupeau de 80 brebis et trois ânes et envisageaient de mettre en place une formation en conduite de troupeaux et écopâturage. Ce sont des gens dont certains avaient une formation d’agronomie et qui jouaient un rôle d’apaisement et de sérénité sur la ZAD. » Interview de Julien Durand, ancien exploitant laitier sur la commune de Notre Dame des landes, parue dans « La Vie » du 19 avril ;

La CNV de Pax Christi s’interroge. Comment d’une part demander aux pouvoirs publics de considérer avec bienveillance des initiatives qui, sans être légales, peuvent apparaître légitimes. Pourquoi déployer tous les moyens de la force pour faire triompher le Droit, en courant le risque d’une escalade sans fin.

D’autre part, comment ceux qui servent une cause qu’ils estiment juste avec les seuls moyens de la non-violence peuvent-ils se démarquer des extrémistes qui se lancent dans des provocations qui jettent le discrédit sur l’ensemble du conflit ? Il faut sans doute plus de courage et de discernement pour désigner ses faux amis que ses vrais adversaires.

Et pour nous qui sommes une partie de l’opinion publique, comment ne pas être aveuglés par les images spectaculaires des affrontements qui font des blessés de part et d’autre et qui risquent de cacher l’essentiel du problème ?