Le rendez-vous sur “la Bible à tous vents” s’est tenu sous la stèle de l’Unesco au porche-parvis de la cathédrale de Bayonne ce samedi 22 mai de Pentecôte.
Monsieur le maire de la ville, Jean-René Etchegaray, et président de la communauté des communes du pays basque fut présent à l’ouverture de la rencontre entouré de maître Jean-Paul Dartiguelongue de la SSLA de Bayonne, ancien Bâtonnier, et membre actif de la vie culturelle bayonnaise. Madame la présidente du consistoire israélite, Deborah Loupien Suares, avait contribué à la proposition de cet après-midi sur la Bible, livre commun à nos familles spirituelles. Madame Lauqué, adjointe à la solidarité du CCAS de Bayonne et de l’agglomération s’était jointe à l’auditoire.
De nombreux particuliers, et visiteurs d’un lot ininterrompu tout le long de la rencontre sortant et entrant à la cathédrale et partageaient les témoignages publics de ce temps du parvis.
Le rabbin Emmanuel Valency venu depuis récemment de Bordeaux en charge de la vie spirituelle de la communauté israélite de Bayonne-Biarritz et de la région sud des landes, intervint le premier par un exposé didactique sur la liturgie sacerdotale dans la tradition de la Torah juive.
Un commentaire instructif à l’adresse des non juifs de l’assistance sur les spécificités du Livre et de sa naissance dans l’ancien Israël, de la langue hébraïque, des commentaires et interprétations possibles, selon des variables de la compréhension et de la transmission possibles en cette langue originelle et juive. La connaissance indispensable à tout non juif, de la langue hébraïque pour entrer dans cet univers de la tradition, de la traduction et de la transmission de la Parole inspirée par… l’Eternel, Béni soit son nom !
Par ailleurs le rabbin Valency s’intéresse de près à la liturgie séfarade héritée de siècles de présence juive hispano-portugaise à Bayonne. Nul doute qu’un jour futur nos communautés issues de la Torah première présente dans la région depuis 1492, auront le bonheur de découvrir des chants liturgiques de cette transmission orale appartenant au riche patrimoine juif de la ville. Les travaux d’histoire de la communauté et de restauration de la synagogue de Saint Esprit – la petite Jérusalem bayonnaise- donnent un avant goût heureux de relations inter religieuses possibles entre juifs et chrétiens de la région, inscrites dans une tradition de l’amitié judéo-chrétienne incarnée par Notre Dame de Sion Osteys, aux contours toujours légitimes et plus larges de la ville.
La communauté protestante, réformée représentée par Gérard Roche, son épouse et des représentants de communautés de la région donna l’occasion à l’universitaire en Sorbonne, titulaire de deux doctorats en sociologie, issu d’une vieille famille protestante d’Orthez, de dévoiler l’histoire de la bible depuis son origine à nos jours. Transmettre la bible de sa rédaction à nos jours inspira son témoignage. Un déroulé historique bienvenu de la primitive bible en hébreu de 1400 à 400 avant JC, la traduction de la Septante d’hébreu en grec deuxième siècle avant JC, la première bible grecque de 49 à 95 après JC, puis la Vulgate, en 400 après JC en latin, le travail d’Erasme l’humaniste connu, la bible de l’Université de Paris, la version Olivéran en français, la Bible de Genève en 1562..Et la transmission ne s’interrompt pour notre cas en europe.
Les versions réformée et catholique suivront en floraison et en nombre, en français, langue nouvelle pour la transmission de la Parole sacrée jusque là relayée en grec et en latin par des moines et des penseurs.
Gérard roche mentionna les versions catholiques diffusées par la Bible de Jérusalem, la TOB, la version Osty, celle de Maredsous, de Chouraqui traducteur et de la bible et du coran, ancien maire de Jérusalem qui fit une visite à Bayonne Bidart il y a quelques années à l’invitation de Soeur Geneviève Ruellan de l’AJCF – Bayonne, pour parler de son travail… Puis la Bible des Ecrivains auxquels collaborèrent Florence Delay de l’Académie Française et Michel Garat prêtre du diocèse de Bayonne, aux éditions Bayard.
La Bible le livre le plus connu de la culture universelle immatérielle de l ’humanité. Parfois le plus combattu, le plus adulé ou détesté selon les époques et l’histoire de l’humanité en sympathie ou en délicatesse avec la Parole de l’Eternel transmise depuis 4000 années successives. Gérard Roche rappelle incessamment la fonction de la transmission à toute époque, de cette traduction et tradition jamais définitive, en continuelle évolution du langage et des techniques de la diffusion possible.
Alexandre de la Cerda suivit le déroulé des témoignages en évoquant la bible en slavon, comprenez pour des non slaves en langue proposée par les moines Cyrille et Méthode, à qui le pape jean paul II vouait une admiration sans limite. Le récit d’un livre d’exception utilisé à Reims lors des sacres de rois et de reines franco russes.
Un rappel historique de ce que la mémoire biblique a laissé filer dans le passé dans les relations entre l’est et l’ouest européen, auxquelles on se rattache dans les temps d’adversité et de recherche spirituelle du présent.
On ne saurait de la sorte ne mentionner l’inauguration de la Cathédrale Russe de Paris par les autorités ces derniers mois, issue d’une transmission contemporaine de cette spiritualité biblique bien active et vivante hors de Russie en Europe.
Vint ensuite le rappel de la bible en basque réalisée par le moine bénédictin de Belloc, marcel Etchehandy, fidèle à la tradition de la transmission sacrée des monastères, relatée par jean claude Iribarren, présentant la dernière diffusion numérique du travail du moine basque. Editée en papier à Madrid par les protestants, épuisée par le nombre de lecteurs nombreux, les Editions Le Cerf se résolvèrent à mettre à disposition le texte en basque sur internet. Consultable à distance sous toutes les latitudes du monde, la Bible en basque connaitra une jouvence possible de son lectorat potentiel. Les Editions Bayard, les Editions Sotiaf- Magnificat, la Société Biblique de Genève et la Maison de la Bible à Paris, les Editions de Valence – Bibles et publications chrétiennes, fournirent un lot conséquent de manuels de pédagogie, de moyens didactiques pour donner à connaitre le contenu biblique.
La Bible en 90 minutes, Jésus en 90 minutes, Transmission de la Bible, les évangiles de poche, Magnificat liturgique, Prions en Eglise, Le Monde de la Bible, les fascicules thématiques de Bayard Presse, Le Pélerin, La Croix du jour, donnèrent le goût d’en savoir davantage sur ces divers sujets issus de la Bible.
Si l’on en juge par le peu de documents laissés sur les tables en fin de journée, il semble légitime de faire savoir, librement la singularité de la Bible, de ses déclinaisons liturgiques et spirituelles à des visiteurs qui sillonnèrent le poche de la Parole en ce jour de Pentecôte 21. Permettant aux uns de découvrir de vieilles éditions de Bibles et de manuels liturgiques présentés en Exposition, et laissant à d’autres le soin de choisir la documentation à leur convenance, *La Bible à tous vents*, sur le parvis de la Parole, fut une première sur un tel thème à l’occasion de cette rencontre inter – religieuse des croyants issus de la Bible, Juifs, chrétiens, Catholiques, Orthodoxes, Protestants ! Une initiative portée par Pax Christi France et ses amis de la région.
Père FX Esponde, Pax Christi Bayonne