Une prieurale dans le silence, un mouvement en marche !

En ce dimanche 3 mai 2020, les voûtes de la Prieurale de Souvigny (Allier) n’ont pas résonné ni du bruit joyeux des pèlerins ni des chants fervents des fidèles rassemblés au terme d’un parcours de foi et de recueillement. Les tombeaux des saints Mayeul et Odilon sont restés immergés dans le silence qui règne depuis désormais huit semaines dans toutes les églises de France.

La crise du COVID19 nous a obligés, tant le diocèse de Moulins que Pax Christi, à annuler le pèlerinage annuel au Sanctuaire de la Paix et le rassemblement censé à la fois commémorer la fondation, il y a 75 ans, de Pax Christi et proposer des pistes pour l’action et la présence du mouvement dans l’Eglise et la société françaises.

Depuis sa naissance, Pax Christi n’a pas cessé de porter, de témoigner, de réclamer aussi lorsqu’il le fallait, la paix, la réconciliation, la bienveillance et la générosité envers les nations. Sa voix s’est levée pour demander tour à tour l’arrêt de la course aux armements nucléaires et le désarmement, le développement équitable et durable, la fin des conflits actifs et latents qui ensanglantent tous les continents, le retour de la paix au Moyen-Orient, la protection des Chrétiens d’Orient, l’accueil des migrants…

Car la paix se construit, elle a besoin d’hommes et de femmes de foi, prêts à témoigner et s’il le faut à se sacrifier, de Franz Stock à Dag Hammarskjöld, de Oscar Romero à Helder Camara et tant d’autres…

Depuis la lettre encyclique Laudato Si’ du pape François, Pax promeut avec une vigueur renouvelée le développement intégral de la personne et réclame des choix politiques innovants et courageux qui préservent la planète et placent l’homme au centre d’une nouvelle économie.

Nous aurions aimé discuter largement de tout ceci afin de prendre ensemble la mesure des défis auxquels nous faisons déjà face – réchauffement climatique, distribution très inéquitable des richesses, réarmement et menaces de destruction de la planète – pour nous engager ensemble sur une voie prophétique et réaliste à la fois : il nous faut une réelle conversion écologique pour devenir l’homme nouveau qui assurera une transition aussi nette que nécessaire. Et cela est tout à fait à notre portée.

La pandémie en a décidé autrement pour ce qui est du rassemblement mais nous a confortés dans la conviction que le changement est indispensable, qu’il est déjà là : « après » le COVID19, rien ne sera plus comme avant, rien ne doit plus être comme avant. Une société plus solidaire et plus juste doit naître de la nuit dans laquelle la maladie a plongé toute la planète.

Nous sommes confiants qu’une rencontre sera possible l’an prochain, nous y travaillons. D’ici là, nous poursuivrons le chemin, en publiant dans l’Agenda Souvigny 2021 des contributions écrites, des témoignages, des propositions. Suivez-nous, adhérez, marchez avec nous : notre pèlerinage ne fait que commencer, le chemin sera plus long mais tout aussi fraternel. Nos retrouvailles en 2021 n’est seront que plus joyeuses !

Alfonso Zardi, Délégué général